Pierre Chassat (UMP) : "On s’était recroquevillé sur la Toile depuis 2007"
A moins de cinq mois de l'élection présidentielle, l'UMP prépare son entrée en campagne. Et sur Internet aussi, l'équipe Web du parti majoritaire est prête avec une future version du site U-m-p.org. Entretien avec son directeur, Pierre Chassat.
Après l'échec du réseau social de l'UMP "Les Créateurs de possibles", Jean-François Copé a voulu remettre la stratégie de campagne web du parti à plat. A moins de cinq mois de la présidentielle, Pierre Chassat, le directeur adjoint de la communication de l'UMP qui chapeaute aussi l'équipe web, a annoncé une deuxième version du site Ump.org, à venir "pour la fin de l'année".
Avec un développement externalisé réalisé par Emakina, le site est géré par une équipe interne qui a pour objectif de permettre aux militants de s'approprier l'outil. Infographies, vidéos, programme ouvert aux commentaires… Le site se veut moderne. Il devrait s'accompagner d'une application mobile. Entretien.
Comment s'intègre cette V2 du site de l'UMP dans la campagne web ?
Pierre Chassat. Ce n'est vraiment qu'un outil de campagne pour les militants, qui s'insère dans une stratégie globale de campagne.
On s'est rendu compte que les réseaux sociaux étaient un terrain de débat important, où il fallait être présent pour diffuser nos idées.
L'intérêt est de s'ouvrir aux Français avec Facebook ou Twitter et d'être présent avec nos arguments. C'est une approche plus ouverte et plus active du web.
Jugé par beaucoup comme un échec, le réseau social de l'UMP, "Les Créateurs de Possibles", était pensé comme une "plateforme communautaire". Doit-on voir là un changement dans l'approche de ce qu'est Internet par l'UMP ?
La stratégie avec "Les Créateurs de Possibles" était mauvaise. On pensait qu'avoir un réseau social à nous allait nous permettre de créer le débat, mais ça ne revenait en fait qu'à discuter entre nous.
Il y a eu une évolution et une prise de conscience progressive. Il est vrai que depuis 2007, on s'était recroquevillé sur nous-mêmes avec Hadopi, ce qui nous a mis en froid avec le monde d'Internet.
Mais on a vu la formidable opportunité qu'est le web et certains d'entre nous [à l'UMP] s'y sont mis, comme les députés Lionel Tardy et Laure de la Raudière. Bien sûr, il faudra encadrer cette utilisation, mais il y a bien eu un changement dans notre approche.
Pourtant, Maxime Buizard, porte-parole des Jeunes populaires du Loiret (45), a été suspendu lundi à cause d'un tweet violent, en réaction à l'intrusion de militants Greenpeace sur la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine.
Ca ne me choque pas cette suspension. Ecrire ça sur Twitter, ça me semble aberrant. On a beaucoup de jeunes qui, parce que c'est Internet, se disent : ‘c'est pas grave'. Ils ne se rendent pas compte.
On a fait beaucoup d'ateliers dans les régions pour former les militants à l'utilisation d'Internet et des outils du web. Ces ateliers ont été voulus par Jean-François Copé pour qu'ils comprennent qu'Internet est un espace public où les propos publiés peuvent être utilisés contre soi.
On ne caporalise pas, mais le risque zéro n'existe pas. On n'est jamais à l'abri d'un dérapage. Il s'agit d'encadrer 'positivement' les militants. Mais chacun est libre de faire vivre ses comptes Facebook et Twitter.
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