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Polémique autour des "libertés" tunisiennes

Les défenseurs des droits de l'Homme protestent après les propos de Nicolas Sarkozy qui évoquait hier la {"progression de l'espace de libertés"} en Tunisie. Sur France Info, la militante tunisienne Khadija Cherif a indiqué ne pas avoir rencontré, comme il était prévu, Rama Yade.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © REUTERS/ Jacky Naegelen)

Après la Libye et la Chine, la question des droits de l'Homme serait-elle à nouveau devenue le "poil à gratter" de la visite de Nicolas Sarkozy en Tunisie ? On sait depuis hier soir que le président français a signé de nombreux accords et contrats avec le pays du Maghreb (voir article). En revanche, lorsqu'il s'est agi de mentionner les droits de l'Homme, ses propos ont rapidement suscité une nouvelle polémique.

Hier soir au cours d'un dîner, Nicolas Sarkozy a notamment déclaré que "l'espace des libertés progresse" en Tunisie, des "signaux encourageants". Ajoutant que personne ne "pouvait se poser en censeur".

Aujourd'hui, les premières critiques sont venues de défenseurs tunisiens des droits de l'Homme. Sur France Info, la militante féministe Khadija Cherif a indiqué à la mi-journée que sa rencontre prévue avec Rama Yade, secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, n'avait pas encore eu lieu. Le rendez-vous a été annulé in extremis.

Le PS réagit

"Si des garanties ont été données à M. Sarkozy pour que les libertés progressent, tant mieux! C'est notre demande", s'est étonné Mokhtar Trifi, président de la Ligue de défense des droits de l'Homme. "Malheureusement sur le terrain nous n'avons pas remarqué de progrès notables, c'est peut-être même le contraire qui se passe en réalité aujourd'hui", a-t-il ajouté. Maître Trifi a, pour sa part, été reçu par Rama Yade.

En France, le Parti socialiste n'a pas traîné à se saisir du sujet. Le secrétaire national du PS à la Riposte Razzy Hammadi estime que ces "déclarations inacceptables l'ont amené à légitimer la politique de répression du régime tunisien". La députée Aurélie Filipetti affirmant de son côté que "la position de Nicolas Sarkozy sur les droits de l'Homme évolue en fonction du tiroir-caisse".

Assez curieusement, c'est le président tunisien lui-même qui a reconnu que "beaucoup restait à faire en la matière". Zine El Abidine Ben Ali a précisé cependant que "les réalisations sont nombreuses et l'évolution réelle", mais que ceux prétendant que le pays est en retard dans le domaine "ignorent totalement la réalité tunisienne".

Matteu Maestracci avec agences

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