Politique : Jean-Claude Gaudin, l’ancien maire de Marseille, est mort à l’âge de 84 ans
En juillet 2020, Jean-Claude Gaudin transmettait son écharpe de maire de Marseille (Bouches-du-Rhône) à Michèle Rubirola. En 50 ans de vie politique, il a tout connu : député, vice-président du Sénat, président de la région et ministre. Son seul amour est resté Marseille. "Le maire en ce qu’il décide, il le voit sous ses yeux le réaliser", déclarait-il.
À 24 ans, alors professeur d’histoire, il entrait au conseil municipal de la mairie, alors dirigé par le socialiste Gaston Defferre. En 1986, pour prendre la région PACA, Gaudin (UDF-RPR) fait alliance avec le Front national. Il gagne la région, et la gère avec le parti d’extrême droite jusqu’en 1992. Trois ans plus tard, il devient enfin maire.
Dernier baron d’une époque révolue
Jusqu’à la fin, il a régné en maître incontesté sur la cité phocéenne. Il rêvait de faire de sa ville la Capitale européenne de la Culture. En 2013, le Mucem est devenu le musée emblématique de Marseille. Il a modernisé l’image de la ville, néanmoins restée une ville pauvre divisée entre les quartiers Nord, livrés à eux-mêmes, et les quartiers Sud, plus bourgeois.
Le drame de la rue d’Aubagne restera une tache indélébile de la fin de son mandat. Le 5 novembre 2018, huit personnes sont mortes sous les décombres d’immeubles vétustes. Dans la rue, les Marseillais ont crié leur colère, souhaitant en finir avec l’ère Gaudin. "On fait des gros travaux qui coûtent très cher, et on oublie la population", déplorait une habitante. Le drame a ouvert une crise politique sans précédent depuis 25 ans.
Son quatrième mandat, le dernier, fut pour beaucoup celui de trop, d’autant qu’il n’a pas préparé sa succession, laissant sa famille politique se déchirer pour son fauteuil, jusqu’à la défaite. Sa retraite a ensuite été perturbée par les affaires, puisqu’il a été soupçonné de détournements de fonds publics. Si ses anciens amis lui ont tourné le dos, il est toujours reste convaincu d’avoir bien accompli sa mission.
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