Poutou (NPA) et le second tour de la présidentielle : "On ne dira pas l’un ou l’autre on s’en fout"
Dans un entretien au JJD, Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle présente les grandes lignes de son programme. Il dit ne placer "aucun espoir" en Hollande et exprime ses désaccords avec Mélenchon.
"Il est hors de question que ce soit encore la population qui paie. C'est facile à dire, c'est vrai. Mais il faut avoir des moyens pour imposer notre politique." A elle seule, cette observation de Philippe Poutou résume, dans un raccourci saisissant, les exigences du Nouveau parti anticapitaliste (NPA)... et sa difficulté à les voir se réaliser.
Dans un long entretien au JDD, le candidat du NPA à la présidentielle évoque les mesures qu'il prendrait s'il était président de la République. Première décision radicale : "arrêter le paiement de la dette". Pour faire bonne mesure, il préconise, dans la foulée, la nationalisation des banques "sans indemnités".
Avec le candidat Poutou, finie l'économie de marché ! "Nous voulons une économie planifiée au service de la population, directement gérée et contrôlée par elle, démocratiquement, dans la plupart des secteurs", assure-t-il, en concédant "quelques secteurs marchands".
"300 euros net en plus pour tous"
Dans le domaine de l'emploi, le programme du NPA introduit "l'interdiction des licenciements". Il va donc beaucoup plus loin que Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, favorable à l'interdiction des "licenciements boursiers". "Ce n'est pas suffisant", rétorque M. Poutou.
"Mélenchon se dit anti-libéral, nous, nous sommes anti-capitalistes. Nous pensons qu'il faut renverser le système capitaliste, pas lui", précise le candidat du NPA.
Sur le terrain du pouvoir d'achat, le candidat d'extrême gauche se prononce pour une augmentation de "300 euros net en plus pour tous, pour les salaires, pour les pensions de retraites, etc." "Il y a un minimum vital que l'on fixe immédiatement à 1 600 euros net. On ne peut pas vivre en dessous", précise-t-il.
"L'adversaire premier c'est Sarkozy"
M. Poutou, qui est ouvrier dans l'industrie automobile, considère que "le programme du PS s'inscrit totalement dans la logique libérale."
Même s'il n'affiche "aucun espoir dans la solution de rechange que représente Hollande", il assure que, pour le NPA, "l'adversaire premier c'est Sarkozy". Conclusion de ce double postulat politique : "il est évident que nous ne serons pas spectateurs du deuxième tour. On ne dira pas 'l'un ou l'autre on s'en fout'".
L'annonce de ce refus de neutralité, alors que l'extrême gauche croit plus au pouvoir de la rue qu'à celui des urnes, préfigure, sans doute, le soutien que le NPA pourrait apporter à François Hollande dans l'hypothèse d'une confrontation avec Nicolas Sarkozy.
Cette position est aussi en rupture avec celle adoptée, généralement, par le parti trotskiste concurrent du NPA : Lutte ouvrière.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.