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Primaire PS : les dernières passes d’armes d’une longue guerre des chefs

"Label Marine Le Pen", "candidat du système", "rhétorique" de "l'extrême-droite". A moins de 24h du second tour de la primaire socialiste, la campagne du PS s’est muée entre champ de bataille entre partisans de Martine Aubry et de François Hollande.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Martine Aubry et François Hollande en août 2011 à La Rochelle (PATRICK KOVARIK / AFP)

"Label Marine Le Pen", "candidat du système", "rhétorique" de "l'extrême-droite". A moins de 24h du second tour de la primaire socialiste, la campagne du PS s'est muée entre champ de bataille entre partisans de Martine Aubry et de François Hollande.

Vit-on les dernières échauffourées d'une longue guerre des chefs ? Dimanche, le scrutin qui devrait recueillir les votes de deux à trois millions de sympathisants PS est attendu comme le clap de fin d'une longue guerre des chefs.

Mais la hache n'est pas encore enterrée. Martine Aubry a qualifié vendredi François Hollande de "candidat du système". Elle a reçu "le label 'Marine Le Pen'" pour ses propos, souligne Vincent Peillon. "Une insulte", pour le porte-parole d'Aubry.

"Label Marine Le Pen"

L'eurodéputé PS Vincent Peillon, soutien de François Hollande, a relevé vendredi que la présidente du FN avait décerné le "label Marine Le Pen" à Martine Aubry, qui avait estimé que M. Hollande était le "candidat du système" dans le cadre de la primaire socialiste.

"Là nous sommes sur quelque chose qui est inacceptable. Quel système? (...) On va commencer ça ? Si on veut employer des mots qui n'appartiennent pas à la famille des républicains, on peut le faire mais c'est sa responsabilité", a déclaré M. Peillon sur BFMTV, en s'appuyant sur des propos, le matin, de Marine Le Pen sur la maire de Lille.

"Elle a le label ‘Marine Le Pen', je le dis, c'est comme ça", a-t-il poursuivi, interrogé sur la réaction de François Rebsamen aux propos de Mme Aubry. M. Rebsamen, chef de file des sénateurs PS, avait estimé dès jeudi soir que "le vocabulaire de Le Pen n'avait pas droit de cité entre candidats socialistes", accusant Martine Aubry d'utiliser "une rhétorique semblable à celle de l'extrême droite". "Cela est inacceptable, cela doit cesser", a-t-il ajouté.

"Candidat du système"

La maire de Lille avait qualifié son adversaire de "candidat du système". "Le système s'est créé son candidat et nous a matraqués de sondages", a-t-elle déclaré au quotidien 20 Minutes, jeudi, estimant que son adversaire était "plus facile à battre pour Sarkozy".

François Hollande s'apprête à aligner, avec Arnaud Montebourg, le quasi-ralliement du quatrième candidat éliminé au premier tour. Martine Aubry, elle, n'en a reçu aucun. Ces crispations interviennent sur fond de "guerre des chefs" à la veille du scrutin. À tel point, que mercredi matin, le porte-parole de la Haute autorité des primaires (HAP), Me Jean-Pierre Mignard , a mis en garde contre tout "dénigrement" entre les deux candidats.

Fin de campagne

Pour faire taire la polémique, Martine Aubry a assuré samedi matin qu'elle ferait "la fête" avec François Hollande "dès lundi", déclarant qu'il en allait de cette primaire PS un peu comme du rugby: les joueurs "se cognent dessus", puis "à la troisième mi-temps, font la fête ensemble".

Pour sa défense, Martine Aubry accuse François Hollande, samedi dans Le Parisien, d'avoir repris le premier "les mots de la droite" lorsqu'il l'a assimilée au milieu de la semaine à une gauche "sectaire et dure". Ses proches ont relativé la portée des attaques, soulignant qu'au début de la campagne, la maire de Lille était accusée d'être une "candidate de substitution".

"Ce qui se passe, c'est du chamallow guimauve par rapport au duel entre Hillary Clinton et Barack Obama qui, malgré sa violence, ne les a pas empêchés de se retrouver après la primaire démocrate de 2008 puis de gouverner ensemble", a déclaré Christophe Borgel, secrétaire national du PS, dans Le Monde.fr.

Pour l'heure, Olivier Dussopt, le porte-parole du parti a résumé vendredi soir sur BFMTV l'état d'esprit général : "Il est temps que cette campagne se termine."

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