Primaire socialiste : Hollande en tête devant Aubry, Montebourg troisième
Des résultats encore partiels mais significatifs puisqu'ils portent à minuit sur 1,9 millions de bulletins de vote dépouillés. François Hollande arriverait donc en tête de ce premier tour de la primaire socialiste avec 39% des voix. A moins de 10 points derrière, Martine Aubry arriverait deuxième avec 31% des suffrages. C'est donc le duel qui se profile pour le second tour, dimanche prochain. Une affiche annoncée depuis déjà plusieurs semaines par les sondages mais dont la grande inconnue restait, et reste encore jusqu'à la fin du dépouillement de l'ensemble des suffrages, l'écart définitif qui séparera le député de Corrèze et la maire de Lille.
La grosse surprise de la soirée, c'est en revanche Arnaud Montebourg. C’est le plus jeune des candidats. A 48 ans, le député et président du Conseil général de Saône-et-Loire arriverait en troisième position avec un peu plus de 17% des voix. Le Monsieur "démondialisation" du PS qui, si les résultats se confirment, passeraient donc largement devant Ségolène Royal. Avec 7% des suffrages (toujours selon les résultats partiels) la présidente de Poitou-Charentes, qui jusqu'au bout aura fustigé les sondages qui la donnaient en perte de vitesse, n'a visiblement pas réussi à remonter dans les intentions de vote. En queue de peloton, le candidat de l'aile la plus à droite du PS, Manuel Valls, obtient à 21h30, 6% des voix. Enfin, Jean-Michel Baylet (PRG), seule candidat non socialiste de cette primaire est crédité de 1% des suffrages.
Voir aussi : les résultats nationaux sur le site des Primaires citoyennes
Participation massive et succès historique pour le PS
"Nous avons remporté ce formidable pari démocratique des primaires socialistes", a réagi en début de soirée le premier secrétaire du PS par intérim, Harlem Desir. Le PS "certain" que la participation dépassera 2 millions de votants. Une mobilisation qui va au-delà de ses espérances. "Je suis fier du parti socialiste ce soir. C’est un grand moment de démocratie pour notre pays ", a commenté le président du groupe socialiste du Sénat, François Rebsamen sur France info, résumant le sentiment général de fierté et d'immense satisfaction qui règne en ce moment d'un bout à l'autre du PS.
L'UMP minimise
Jean-François Copé relativise : seuls "4 Français sur 100 sont allés voter ", a réagi le patron de l'UMP ce soir sur France 2. Certes, c'est "une initiative intéressante, respectable", mais elle a "renforcé la cacophonie du PS et montré l'absence de ligne", avait souligné un peu plus tôt dans la journée le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, sur Radio J. Sur France info, Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, admet qu'il s'agit d'un succès pour le PS. "C’est un succès. Il serait ridicule de ne pas le dire. Après, nous ce qui nous intéresse c’est ce qui va se passer au deuxième tour", poursuit-elle.
Les inconnues du second tour
"Il faut que le deuxième tour, si deuxième tour il y a, soit aussi digne que le premier", a appelé de ses vœux François Rebsamen, proche de François Hollande. Adeline Hazan, maire de Reims et proche de Martine Aubry, est confiante. Il y aura débat, "c'est la démocratie", souligne-t-elle, mais pas de bataille rangée. Ce que les candidats ont réussi à prouver au premier tour, " ils sauront le prouver au second ". Nous verrons. Reste aussi à savoir à qui profiteront les voix des quatre autres candidats.
Dans le rôle d'arbitre, Arnaud Montebourg a relevé que "les choix", en terme de consignes, seraient "faits collectivement avec son équipe de campagne, avec l'ensemble de ses soutiens, demain et après-demain". Quant à Ségolène Royal, elle donnera "prochainement" des indications à ses électeurs en vue du 2e tour. Sans attendre, Manuel Valls a lui déjà appelé "au plus large rassemblement" derrière François Hollande. Enfin, le PRG "prendra position" lundi.
Cécile Mimaut, avec agences
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