"Sécurité globale" : 34 000 manifestants contre la proposition de loi, selon le ministère de l'Intérieur, 200 000 selon les organisateurs
Près de 80 rassemblements "pour le droit à l'information, contre les violences policières, pour la liberté de manifester et contre la surveillance de masse" étaient organisés en France.
Ce qu'il faut savoir
Ils étaient prêts à manifester "tant qu'il le faudra". Les opposants à la proposition de loi "sécurité globale", mobilisés depuis novembre, ont à nouveau battu le pavé samedi 16 janvier. Ils se sont réunis en début d'après-midi "pour la défense des libertés", à l'appel de la coordination d'associations et syndicats mobilisés contre ce texte, qui restreint notamment la diffusion d'images des forces de l'ordre. Ces défilés ont rassemblé 34 000 personnes en France, selon le ministère de l'Intérieur, et 200 000 selon les organisateurs. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a par ailleurs fait état sur Twitter de "75 personnes interpellées dont 24 à Paris" et "12 policiers et gendarmes blessés".
Un défilé dans le calme à Paris. A Paris, 6 500 personnes se sont rassemblées, selon le ministère de l'Intérieur, 15 000 selon les organisateurs. La manifestation s'est achevée dans le calme au niveau de la place de la Bastille. Au début de la manifestation, les policiers sont intervenus pour empêcher la tenue, à proximité, d'une rave party en soutien au monde de la nuit. Selon, la préfecture de poloice, elle n'avait pas été déclarée et le matériel sono a été confisqué. En début de soirée, le parquet de Paris indiquait que 15 personnes étaient en garde à vue à la suite de leur interpellation lors de la manifestation, et que par ailleurs une enquête a été ouverte pour trouble à la tranquillité d'autrui par agression sonore.
Près de 80 rassemblements en France. Les manifestations "pour le droit à l'information, contre les violences policières, pour la liberté de manifester et contre la surveillance de masse" sont prévues dans de nombreuses villes de l'Hexagone. A Paris, la manifestation partira à 14 heures de la place Daumesnil pour rejoindre celle de la Bastille. Des rassemblements auront aussi lieu à Rennes, Nantes, Caen, Rouen et Le Havre, ainsi qu'à Lyon, Clermont-Ferrand ou Dijon.
Le texte examiné en mars au Sénat. La proposition de loi dite "sécurité globale", vivement critiquée en France et à l'étranger, a déjà été votée en première lecture à l'Assemblée nationale. Elle doit passer devant le Sénat en mars avant de revenir à l'Assemblée, où la majorité a promis une "réécriture totale" de l'article 24.
La coordination demande à être reçue par Emmanuel Macron. Le collectif exige toujours le retrait de plusieurs dispositions, à commencer par l'article 24, qui pénalise la diffusion malveillante d'images des policiers. Il cible également les articles 21 et 22 sur l'usage des caméras-piétons et des drones par les forces de l'ordre, et du "nouveau schéma national du maintien de l'ordre" (SNMO), régulièrement invoqué par les forces de l'ordre pour limiter la couverture médiatique des manifestations.