Présidentielle : des personnalités lancent un collectif pour sauver la gauche (et Hollande ?)
Des personnalités issues de la société civile vont lancer mardi soir, à Paris, le collectif L'AG, chargé de réfléchir à 2017, et en premier lieu à une candidature de François Hollande.
La réunion de lancement se fera à huis clos. Entre 200 et 250 personnes sont attendues, mardi 29 novembre, à la Bellevilloise, à Paris, pour le lancement d'un collectif baptisé L'AG, pour "L'Assemblée générale". Les participants devraient notamment s'interroger sur la pertinence d'une candidature de François Hollande en 2017, dont l'annonce serait imminente.
Venues du monde associatif, artistique, sportif, politique ou syndical, certaines de ces personnalités ont récemment signé une tribune dans le JDD contre le "Hollande-bashing". Mais, contrairement à la présentation faite dans la presse, elles se défendent d'appartenir à un mouvement piloté par le socialiste Julien Dray, visiteur du soir de l'Elysée. "Si les réponses de François Hollande ne sont pas bonnes, on n'est pas du tout exclusifs", préviennent ainsi les membres de L'AG, laissant ouverte la possibilité de soutenir un autre candidat. Franceinfo vous présente ce collectif et le rôle qu'il compte jouer dans la campagne de 2017.
Quel est le but de L'AG ?
L'objectif est de mettre en avant "la société civile" : voilà ce que répètent à tout bout de champ les membres de ce collectif. "L'AG, c'est une association qui a pour objectif de mobiliser la société civile dans la perspective de 2017. Le but, c'est de créer un pont entre le monde de la société civile et le monde politique avec une orientation à gauche", explique à franceinfo l'un des responsables du projet, l'entrepreneur et président du Forum d'Action Modernités, Philippe Lemoine.
Concrètement, le collectif espère "accoucher de propositions de fond et de façons de faire", mais aussi se pencher sur la situation de François Hollande.
Est-ce que le président est capable de changer au point de cesser d'être un personnage solitaire ?
Philippe Lemoine entend bien "provoquer des réunions un peu partout en France". En région parisienne, un débat devrait être organisé chaque semaine. "Il y aura un label 'AG', il faudra respecter un cahier des charges, mais des tas de gens pourront monter des AG s'ils respectent les règles", poursuit l'entrepreneur, sans préciser ces dernières.
Quel est le programme du lancement ?
Mardi soir, la soirée de lancement devrait durer deux heures. Trois temps vont rythmer les débats : "Pourquoi nous, la société civile, devons prendre les choses en main ?", "François Hollande, disqualifié par avance ou allié privilégié ?" et enfin "Quelles sont les prochaines étapes ?" Les participants ont tous été conviés sur invitation. Ils ont également reçu une lettre que franceinfo s'est procurée et dont chaque paragraphe, tel un clin d'œil à François Hollande, débute par cette anaphore : "Nous, citoyens de la société civile". "Nous entendons nous organiser pour que l'avenir ne s'écrive pas sans nous", est-il ainsi écrit.
Dans le dernier paragraphe, l'anaphore laisse place à une question : "Quel candidat pourrait relayer une telle ambition ?" Et c'est au chef de l'Etat que le collectif L'AG s'adresse et pose les conditions de son soutien : "[François Hollande] devra bien sûr rendre compte de son bilan. Mais s'il le fait en intégrant une parole juste sur ce qu'il a appris en étant au pouvoir, si cette parole relie sa transformation personnelle à la transformation collective et s'il est prêt, de surcroît, à souscrire aux engagements concrets que nous aurons imaginés sur de nouvelles façons de gouverner et d'associer la société civile, il pourrait alors être de le candidat de cette Alliance pour la France de demain."
Qui sont les participants ?
Dans la salle, mardi soir, plusieurs personnalités médiatiques sont attendues, telles que l'ancienne championne d'athlétisme Muriel Hurtis, le conseiller régional PS Julien Dray ou encore le directeur du théâtre du Rond-Point, Jean-Michel Ribes. Le metteur en scène, qui connaît François Hollande depuis vingt-cinq ans, est là, dit-il, "pour remettre les pendules à l'heure". "On est un certain nombre de gens à vouloir défendre le bilan réel de François Hollande", affirme-t-il, tout en dénonçant les attaques incessantes à l'égard du chef de l'Etat : "Si votre radiateur est bouché, on dit que c'est de la faute de François Hollande."
Nous ne sommes pas un comité de soutien ou Hollywood, mais des gens qui disent : 'ouvrons les yeux'.
L'animateur Yassine Belattar a lui aussi donné son accord de principe pour participer. S'il assure qu'il a un "regard critique" sur le bilan du président de la République, il dit ne pas vouloir voir grandir ses enfants "sous Fillon". Pour l'humoriste, "légitimement, historiquement, c'est Hollande qui doit y aller".
Mais tous les invités ne sont pas des personnalités connues et tous ne viennent pas défendre l'actuel locataire de l'Elysée. "On n'est pas dans un truc godillot ou dans un club de campagne, prévient Alexandre Leroy, ex-président de la Fage, la Fédération des associations générales étudiantes. On tient à confronter les points de vue, à produire des échanges pour pousser des propositions concrètes dans le débat public."
D'autres viendront même carrément soutenir un autre candidat. C'est le cas d'Eliott Nouaille, ancien président du Syndicat général des lycéens, qui a créé avec d'autres jeunes le mouvement Nouveau Souffle, lancé début novembre, et qui soutient Pierre Larrouturou, de Nouvelle Donne. "On veut ouvrir le cercle de réflexion à gauche et tracer un autre scénario que celui de Hollande", défend-il. Et le jeune homme est plein d'espoir : "Même au sein du PS, il y a une contestation qui monte."
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