Primaire de la gauche : quatre choses que vous ignorez peut-être sur Sylvia Pinel
C'est la seule femme candidate à la primaire de la gauche. Découvrez quatre anecdotes sur Sylvia Pinel, la présidente du Parti radical de gauche.
Elle a été ministre de François Hollande pendant quatre ans, dirige le Parti radical de gauche, est vice-présidente de la région Occitanie. Et pourtant, Sylvia Pinel reste très peu connue du grand public. Seule femme sur la ligne de départ de la primaire de la gauche, l'ancienne députée de Haute-Garonne espère réaliser le meilleur score parmi les "petits candidats" non socialistes du scrutin (François de Rugy, Jean-Luc Bennahmias et elle).
Enfant, elle côtoyait déjà Jean-Michel Baylet
Elle en a gardé un léger accent chantant : Sylvia Pinel est née et a grandi dans le Sud-Ouest, près de Toulouse, où ses parents, Michel et Nicole, sont agriculteurs. Ils élèvent des blondes d'Aquitaine, tout s'investissant en politique. Elus locaux, ils sont "amis" avec Jean-Michel Baylet, président du département et du Parti radical de gauche, raconte Le Monde. Son oncle, le sénateur radical Pierre Tajan, décédé alors que Sylvia Pinel n'a que sept ans, est lui aussi un ami de Baylet. "Jusqu'à mes 7 ans, j'ai pu croiser assez régulièrement Jean-Michel Baylet", se remémore-t-elle dans un portrait qui lui est consacré par La Tribune.
Alors lorsqu'elle plonge en politique après des études de droit, Sylvia Pinel se dirige naturellement vers le conseil général du Tarn-et-Garonne, où elle fait ses classes auprès du "président Baylet". A 24 ans, la voilà chargée de mission, avant d'être rapidement promue cheffe de cabinet. Le puissant patron de La Dépêche du Midi la nomme aussi secrétaire nationale du PRG, avant de l'imposer à ses troupes aux élections locales, rappelle Le Monde. En septembre 2016, Jean-Michel Baylet finit par lui céder son fauteuil à la tête du parti : à 38 ans, Sylvia Pinel est élue présidente du Parti radical de gauche.
Députée, elle a milité pour légaliser le port du pantalon pour les femmes
Juin 2007. Alors qu'elle n'a pas encore 30 ans, Sylvia Pinel est élue députée de la deuxième circonscription de Tarn-et-Garonne – avec le soutien du PS, mais à seulement 750 voix près. Benjamine de l'Assemblée, elle suscite l'intérêt du magazine Elle. Et se fait remarquer en soumettant avec des collègues du PRG une proposition de loi visant à légaliser le port du pantalon pour les femmes, rapporte en 2010 le Nouvel Obs.
Il s'agit d'abolir symboliquement un règlement post-Révolution française – la loi du 26 brumaire an VIII –, toujours en vigueur en théorie, et qui stipule que "toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la préfecture de police pour en obtenir l’autorisation". Il faudra finalement attendre janvier 2013 pour que cette "ordonnance contre le travestissement des femmes" soit finalement abrogée par le ministère des Droits des femmes.
Ministre, elle a donné son nom à un dispositif fiscal immobilier
Quand en 2012, et alors qu'elle n'a que 34 ans, François Hollande lui propose de rejoindre le gouvernement, Sylvia Pinel reconnaît avoir eu un léger moment de panique : "J'ai senti alors le poids de sa confiance mais aussi des responsabilités, et j'ai eu un moment de doute et d'inquiétude", se souvient-elle dans La Tribune. Sylvia Pinel accepte et devient ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme. A Bercy, sa réforme du statut des auto-entrepreneurs suscite la contestation des "poussins".
Nommée ensuite ministre du Logement en avril 2014, elle s'applique à détricoter une partie du travail de sa prédécesseure, Cécile Duflot. Et laisse surtout son nom à une niche fiscale visant à favoriser la construction de logements neufs, "le Pinel", apprécié des professionnels. Elue aux élections régionales de décembre 2015, Sylvia Pinel quitte le gouvernement en février 2016 pour prendre la première vice-présidence de la région Occitanie.
Présidente du PRG, elle a refusé la primaire avant de s'y rallier
Le dimanche 22 janvier, Sylvia Pinel sera la seule femme parmi les sept candidats en lice au premier tour de la primaire de la gauche. Le Parti radical de gauche qu'elle préside avait pourtant décidé dans un premier temps de ne pas concourir à cette primaire. En juin 2016, lorsque le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis confirme l'organisation d'une primaire de la gauche en vue de la présidentielle de 2017, Sylvia Pinel elle-même dénonce "un simulacre ou une parodie de primaires".
Mais le renoncement de François Hollande a changé la donne aux yeux du PRG. Sylvia Pinel se résoud alors à présenter sa candidature, et affiche deux objectifs : arriver en tête du trio des "petits candidats" qu'elle forme avec les écologistes François de Rugy et Jean-Luc Benhamias, et surtout faire mieux que son prédécesseur. En 2011, Jean-Michel Baylet, candidat du PRG, avait totalisé 0,64% des voix à la primaire. Une ambition somme toute modeste.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.