Réforme des institutions : vrai ou faux suspense ?
576 députés, 330 sénateurs et un vote qui devrait se jouer à une dizaine de voix, au maximum. Cette 24ème réforme constitutionnelle de la Vème République sera sans doute la plus disputée.
_ A quelques heures du scrutin, les responsables politiques, de droite comme de gauche, restent prudents sur l'issue du vote. Surtout dans les rangs de la majorité : la réforme a "autant de chances de passer que d'échouer", prévient ainsi le président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer.
Mais cette prudence serait-elle avant tout un moyen de mobiliser les parlementaires UMP ? C'est ce qu'affirme Julien Dray, qui dénonce "un faux suspense". Selon le porte-parole du Parti socialiste, la réforme sera adoptée, même si "ça se joue à pas grand-chose. Ils ont besoin que toutes leurs troupes votent cette réforme, que pas un ne soit absent".
Trois parlementaires UMP se rallient au texte
Jusqu'au bout, en effet, les responsables de la majorité et de l'exécutif, Nicolas Sarkozy compris, auront tenté de mobiliser leurs troupes, de convaincre les parlementaires récalcitrants du bien-fondé d'une réforme censée revaloriser les pouvoirs du Parlement.
_ Ces interventions auprès des élus ont d'ailleurs été vivement critiquées, la socialiste Ségolène Royal dénonçant une tentative "d'acheter les parlementaires" tandis que François Bayrou affirme qu'on a "distribué carotte et bâton".
Pressions ou pas, trois parlementaires UMP ont en tout cas changé d'avis au cours du week-end. Sur la dizaine de parlementaires gaullistes et villepinistes qui s'étaient dit contre le texte, Bernard Debré, George Tron et Hervé Mariton ont finalement décidé de voter "oui".
La gauche, de son côté, rejette en bloc ce texte. A l'exception du socialiste Jack Lang, qui a annoncé voter en faveur d'une réforme dont il est co-auteur.
Parmi les mesures clefs, figurent la prise de parole du chef de l'Etat devant le Congrès, la limitation du 49-3 (adoption sans
vote d'un projet de loi), la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, ou encore l'instauration d'un référendum d'initiative populaire (LIRE NOTRE ENCADRE).
Céline Asselot
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