Salon de l'agriculture : quand les politiques (sur)jouent les fermiers

Rendez-vous incontournable des femmes et hommes politiques français, le Salon de l'agriculture a ouvert ses portes, samedi 22 février, porte de Versailles, à Paris. François Hollande l'a inauguré dès 7 heures, heure symbolique de la traite des vaches. Avant lui, nombre de politiques y ont trainé leurs guêtres, sollicités de toutes parts pour goûter un morceau de saucisson ou caresser une corne de taureau. Un exercice moins facile qu'il n'en a l'air, et qui nécessite quelques passages obligés pas toujours confortables. Pour jouer au fermier, il faut :

Caresser tout ce qui a des poils...

Quatre mille animaux sont exposés au Salon de l'agriculture. Moment phare pour tout politique, la photo ou vidéo le montrant en train de caresser des bêtes. Du plus petit agneau au plus grand bœuf, l'important est de faire grimper son capital sympathie en mettant en scène sa proximité avec le monde agricole. Chacun a sa technique : de face, en mode "conversation intime".

Ou de côté, pour une caresse plus ample et énergique.

...ou leur faire des câlins

Une visite au Salon de l'agriculture nécessite parfois de surjouer l'amour envers les animaux. Il arrive qu'un éleveur un peu taquin vous mette un agneau ou un chevreau dans les bras, et vous laisse vous débrouiller avec. Attention aux maladresses, un faux mouvement et les photographes se feront un malin plaisir à immortaliser l'instant où l'animal se retrouve étalé par terre. 

Comme le montre cette photo de Michelle Alliot-Marie, prise en 2006, le bisou est une alternative au câlin plus volontariste, mais il reste en option.

Se retrousser les manches (un peu)

Qui dit agriculture, dit poussière, saleté et crottin... Il ne faut pas espérer terminer la visite aussi propre qu'à l'entrée, surtout si l'on décide de mettre la main à la pâte, à l'instar du candidat François Hollande, qui se retrouve à arroser et étriller une vache, un beau matin de février 2012. "On dirait que vous avez fait ça toute votre vie !", s'amuse l'éleveur. Opération communication réussie.

S'essayer à un nouveau look

Pour casser l'image du politique en costard ou tailleur, certains s'essaient à des nouveaux looks. Les couvre-chefs choisis par Dominique de Villepin et Jean-Marie Le Pen ont-ils une symbolique politique ? Mystère...

Connaître le nom des races animales

Quelle est la différence entre une vache limousine et une tarentaise ? Combien de petits a une truie, en moyenne ? Pour éviter de passer pour un amateur, mieux vaut réviser ses fiches avant d'entrer dans la halle. François Hollande a failli se faire prendre en flagrant délit d'ignorance, samedi 22 février. Heureusement, une des personnes l'accompagnant lui a soufflé la bonne réponse. "Vosgienne." Bien joué.

Boire tout ce qu'on vous tend (sans grimacer)

Le risque, quand on explore le Salon de l'agriculture, c'est de se retrouver, un peu comme dans la ferme-chalet des Bronzés font du ski, à boire un breuvage à la consistance douteuse. C'est ainsi que Nicolas Sarkozy se fait photographier en pleine grimace, tandis qu'il goûte à du lait.

Un autre moyen pour faire passer la pilule : utiliser l'humour. Invitée à boire de l'alcool à une heure matinale, la maire de Lille, Martine Aubry, préfère ironiser plutôt que se débiner. "Vous savez, nous, dans le Nord, on commence à 7 heures du matin, hein !" Avant de tempérer ses propos, pour ne pas laisser trop d'ambiguïté. "C’est pas tout à fait vrai, mais bon !" (à partir de 55 secondes, sur la vidéo) 

Manger, manger, manger

Enfin, dernière étape pour avoir l'air d'un fermier accompli : la gastronomie. Fierté française, la nourriture des terroirs se doit d'être honorée par les politiques. A ce petit jeu, Jacques Chirac reste un modèle d'enthousiasme, lui qui n'hésite pas à s'y prendre goulûment à deux mains. A table !