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Sarkozy critique la primaire socialiste, selon un responsable UMP

"La Ve République ne peut pas être l'otage des partis", a déclaré mardi matin le chef de l'État, d'après un responsable UMP.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nicolas Sarkozy (AFP/Eric Fefferberg)

"La Ve République ne peut pas être l'otage des partis", a déclaré mardi matin le chef de l'État, d'après un responsable UMP.

Nicolas Sarkozy a laissé entendre que la primaire socialiste était contraire à l'esprit de la Ve République, rapporte un responsable UMP qui a assisté au petit-déjeuner des ténors de la majorité à l'Élysée mardi matin.

"La Ve République ne peut être l'otage des partis politiques et le candidat (à la présidentielle, ndlr) pris en otage par son parti, le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours", aurait ainsi déclaré le chef de l'État selon ce participant.

Le PS défend son concept

En réaction à gauche, François Hollande a jugé que Nicolas Sarkozy faisait une "mauvaise interprétation" de la Constitution de la Ve République en critiquant la primaire. "Justement les primaires sont la procédure la plus citoyenne, la plus ouverte qui soit : la consultation n'est pas confisquée par un parti, mais donnée aux Français pour qu'ils fassent leur choix".

Le premier secrétaire par intérim du PS, Harlem Désir, a estimé lui que les critiques de Nicolas Sarkozy traduisaient "un immense désarroi" du président de la République "face au succès" de ce scrutin, inédit en France. "M. Sarkozy est un président qui a peur du peuple et des Français", a-t-il affirmé, jugeant "étrange" de la part du chef de l'Etat de "prétendre que la République serait prise en otage".

Une idée qui a l'air de faire son chemin à droite

La primaire pour désigner le candidat PS à l'élection présidentielle de 2012 a monopolisé le débat politique depuis plusieurs semaines, et a rencontré un succès populaire au premier tour dimanche, d'où un certain embarras de l'UMP. Plusieurs ténors du parti présidentiel ont dû admettre ces derniers jours la "modernité" voire le "succès" du processus.

Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), qui était interrogé sur la question, a ainsi déclaré peu de temps après "que le mécanisme des primaires finira par s'imposer en France". Il a précisé que ce système ne concernait pas en 2012 la majorité, dont le candidat naturel "est le président sortant".

Au cours de ce petit-déjeuner mardi matin à l'Élysée, Alain Juppé a suggéré que la droite initie une dynamique pour "occuper l'espace" face à la gauche. Jean-François Copé a répondu que l'UMP avait fixé un programme de conventions thématiques et adopterait ensuite son projet.

Le chef de l'État a prédit de son côté une campagne présidentielle "marathon", pour laisser entendre que ses adversaires pourraient s'essouffler avant la ligne d'arrivée.

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