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Sécurisation de l'emploi : la réforme votée pour de bon

Le Parlement a dĂ©finitivement votĂ© le projet de loi sur la sĂ©curisation de l'emploi, qui a beaucoup divisĂ© la gauche et les syndicats. Ce texte qui offre plus de flexibilitĂ© aux entreprises en Ă©change de nouveaux droits pour les salariĂ©s reste la bĂȘte noire de FO et de la CGT.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

À l'origine de cette rĂ©forme de l'emploi, l'accord national interprofessionnel conclu le 11 janvier par le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC). La CGT et FO ont alors refusĂ© de le signer. Comme le Front de gauche a refusĂ© de voter le projet de loi en rĂ©sultant. Leurs militants se sont retrouvĂ©s Ă  plusieurs reprises dans la rue pour dĂ©noncer "ce cadeau au patronat ", disaient les banderoles, "signĂ© Ă  l'encre du Medef ", a complĂ©tĂ© AndrĂ© Chassaigne, prĂ©sident du groupe du Front de gauche Ă  l'AssemblĂ©e. 

Donnant-donnant

Car le texte est ce qu'on appelle un compromis, donnant-donnant. De nouveaux droits pour les salariĂ©s (comme la mutuelle santĂ© pour tous d'ici dĂšs 2016, des "droits rechargeables" Ă  l'assurance chĂŽmage, une taxation des CDD courts ou l'encadrement des temps partiels, qui ne pourront plus ĂȘtre infĂ©rieurs Ă  24 heures par semaine) contre une flexibilitĂ© accrue pour les chefs d'entreprises (procĂ©dures de licenciement assouplies, dĂ©lai raccourci pour contester les licenciements collectifs).

Une entreprise victime de "graves difficultĂ©s conjoncturelles " pourra notamment, en vertu de ce texte, nĂ©gocier des baisses de temps de travail et de salaires pendant deux ans, en Ă©change du maintien des effectifs. Du chantage, pour les dĂ©tracteurs du texte. MĂȘme certains dĂ©putĂ©s socialistes et le groupe Ă©cologiste ont joint leurs voix Ă  celles de l'UMP et de l'UDI pour s'abstenir lors du vote Ă  l'AssemblĂ©e le 24 avril. 

"Une réforme dans la ligne de ces grands moments qui ont marqué de grands progrÚs" (Michel Sapin)

Le PS pourtant assure le service aprĂšs-vente de la rĂ©forme, jurant que les salariĂ©s resteront bien protĂ©gĂ©s. L'administration conservera un droit de regard sur les licenciements et pourra mĂȘme les refuser. Mais selon des critĂšres de forme uniquement. Juger qu'un licenciement est abusif ou non ne sera pas de son ressort : les Prudhommes garderont le dernier mot. Mais pour le ministre du Travail, cette rĂ©forme est "dans la ligne de ces grands moments qui ont marquĂ© de grands progrĂšs ". Michel Sapin notamment se rĂ©jouit du coup d'arrĂȘt donnĂ© au temps trĂšs partiel "aujourd'hui imposĂ©, dispersĂ©, des vies saccagĂ©es. C'est un Ă©norme progrĂšs ! "

Test avant la réforme des retraites

Enfin, ce projet de loi fondé sur un accord interprofessionnel fait figure de galop d'essai. François Hollande a inauguré ainsi sa méthode de concertation "à l'allemande". Méthode qu'il entend utiliser aussi pour l'imminente réforme des retraites. 

 

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