: Vidéo "Des croix gammées et des inscriptions SS" : les fils de Simone Veil racontent les pressions subies avant le vote de la loi sur l'IVG
Dans le documentaire "Simone Veil, albums de famille", diffusé sur France 3 mercredi 27 juin, les fils de l'ancienne ministre de la Santé témoignent de la campagne d'intimidation dont elle a été victime, alors qu'elle se battait pour le droit à l'avortement en France.
C'est une page moins connue de l'histoire de la loi Veil, qui légalisa en 1974 l'avortement en France. Quatre jours avant l'entrée au Panthéon de l'ancienne ministre de la Santé Simone Veil, le documentaire Simone Veil, albums de famille revient sur un épisode particulièrement sombre de son parcours. Dans ce film diffusé mercredi 27 juin à 20h55 sur France 3, les fils de la première présidente du Parlement européen témoignent des tentatives d'intimidation dont elle a été victime, en 1974.
En pleine préparation du projet de loi sur la dépénalisation de l'IVG, la ministre, rescapée des camps de la mort, est visée personnellement par les franges les plus conservatrices de la société, vivement opposées à la légalisation de l'avortement. Simone Veil reçoit alors chez elle des menaces et insultes à caractère antisémite. "Des inscriptions ont été portées sur la voiture et sur les miroirs qui ornent le hall de l'immeuble", se souvient l'un de ses fils, Jean Veil. "Des inscriptions ignobles ont été inscrites", poursuit-il, au côté de son frère, Pierre-François Veil. "Il y avait des croix gammées et puis des inscriptions SS."
"J'ai reçu un courrier abominable. C'était presque toujours des lettres accompagnées de croix gammées et d'injures antisémites", relatait déjà, en 2004, l'ancienne ministre de la Santé auprès de L'Obs.
"Ça n'affecte pas du tout sa détermination"
Mais Simone Veil ne se laisse pas perturber par ces actes antisémites. "Dans le même temps, il y a aussi tout un tas de gens qui manifestent en faveur de ce texte", raconte Pierre-François Veil dans le documentaire. "Ça n'affecte pas du tout sa détermination. Elle les considère comme des événements marginaux, et auxquels il ne faut pas attribuer plus d'attention que ça n'en mérite", explique le benjamin des trois fils de Simone Veil.
Le 26 novembre 1974, la ministre de la Santé monte à la tribune de l'Assemblée nationale, face à une institution "presque exclusivement composée d'hommes". Son discours restera gravé dans les mémoires. "Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. C'est toujours un drame, cela restera toujours un drame", lance-t-elle pour appuyer son projet. Deux jours plus tard, l'Assemblée adopte en première lecture la loi Veil, par 284 voix pour, contre 189. Le combat de Simone Veil pour le droit à l'avortement aboutit, malgré les obstacles.
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