Syrie, fiscalité… Ce qu'il faut retenir de l'intervention de François Hollande
Le président de la République était l'invité, depuis l'Elysée, du journal de 20 h de TF1.
Il devra répondre "dans deux mois" de sa promesse faite aux Français il y a un an sur l'inversion de la courbe du chômage. Mais pour l'instant, François Hollande s'est exprimé sur TF1, dimanche 15 septembre, pour évoquer les sujets qui ont enflammé l'actualité de ces dernières semaines.
Abordant successivement les questions internationales, avec notamment la crise syrienne, l'économie ou encore l'écologie et la fiscalité, le président a rappelé les grandes lignes de sa politique. Un travail largement pédagogique, ponctué par une seule annonce : celle de la mise en place prochaine d'un crédit d'impôt sur la rénovation thermique.
Francetv info revient sur les principaux points de cette intervention.
Sur la Syrie : "la prochaine étape (...), trouver une solution politique"
Le président, qui s'apprête à recevoir lundi, avec Laurent Fabius, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et son homologue britannique, William Hague, a évoqué les prochaines manœuvres diplomatiques en vue d'un règlement de la situation en Syrie. "La prochaine étape va être de trouver une solution politique à la crise syrienne, nous pourrons le faire dès l'Assemblée générale des Nations unies fin septembre", a-t-il prévenu. Ainsi, la réunion de lundi devra permettre de "mettre en forme la prochaine résolution du Conseil de sécurité", dont l'ambition est de traduire l'accord sur les armes chimiques négocié entre Russes et Américains samedi à Genève.
Interrogé sur ce succès diplomatique, le président a assuré que, si Paris n'a pas participé aux négociations, "la pression que la France a exercée a convaincu la Russie de prendre une initiative". "Tant mieux", s'est-il félicité. "Nous devons être fiers de ce que nous avons fait. A nous maintenant de trouver une solution politique", a-t-il ajouté. Cependant, "l'option militaire doit demeurer, sinon il n'y aura pas la contrainte."
Se disant de nouveau favorable à un départ du président Bachar Al-Assad, il a toutefois rappelé qu'il ne fallait pas "installer ceux que nous avons combattus au Mali ou en Libye". Soit : "les jihadistes", qu'il a qualifiés de "massacreurs".
Sur la transition énergétique : pas de taxe, mais "un crédit d'impôt"
"Ce n'est pas rendre service à l'écologie que de la réduire à des impôts", a d'emblée prévenu François Hollande, alors qu'un débat sur la fiscalité du diesel a réveillé les divergences au sein de la majorité. Pressé par les écologistes d'accélérer le pas sur la transition énergétique, il a renouvelé son attachement à cette mission en annonçant un crédit d'impôt sur la rénovation thermique.
"Je vais annoncer bientôt un crédit d'impôt sur la rénovation thermique. [Elle] doit être la grande priorité pour le pouvoir d'achat et pour l'industrie française", a-t-il assuré. Enfin, François Hollande l'a martelé, l'écologie ne donnera lieu à aucune taxe en 2014.
Sur la fiscalité : les premières tranches du barème de l'impôt sur le revenu "allégées"
Quelles réponses François Hollande a-t-il apportées sur "la grogne fiscale" exprimée par une majorité de Français ? Dimanche, il a concédé que les Français, comme les entreprises, avaient supporté un effort important, quantifié à 60 milliards d'euros en deux ans, sous l'impulsion des politiques menées par son gouvernement ainsi que par le gouvernement précédent.
Il a donc confirmé que les premières tranches du barème de l'impôt sur le revenu allaient "être allégées" : une promesse de "décote" qui avait été annoncée mercredi, lors de la présentation des grandes lignes du budget 2014. Et ce, "pour que des contribuables qui ont pu payer un peu plus d'impôt avec les heures supplémentaires [désormais fiscalisées] ou avoir une amélioration de leurs revenus ne soient pas touchés par l'impôt sur le revenu", a déclaré le chef de l'Etat.
Il a par ailleurs rappelé que le barème allait à nouveau en 2014 être "indexé par rapport au coût de la vie". Une mesure censée "atténuer la pression et réduire l'imposition de ceux qui travaillent ou qui sont en retraite". Par ailleurs, il a annoncé qu'"aucune nouvelle taxe ne sera introduite" pour financer la sécurité sociale.
Sur la sécurité : "Nous ferons tout"
Enfin, François Hollande a réagi à l'inquiétude croissante des Français sur les questions de sécurité, portées sur le devant de la scène médiatique par le drame de Nice et la mort d'un braqueur, tombé sous les balles d'un bijoutier qu'il venait de voler. "L'exaspération, la colère, je la vois, a répondu le président, ajoutant que "la justice doit à chaque fois prévaloir. C'est à la justice de faire justice et pas à quelque personne que ce soit d'autre", a répondu François Hollande, insistant sur les moyens donnés aux forces de l'ordre, mais aussi à la prévention et à l'éducation.
Le président a considéré que les bijoutiers et autres professions, "qui sont agressés, menacés", devaient être "protégés par les forces de police", avant de citer, entre autres, la vidéosurveillance. "Que chacun soit convaincu que sur la question de la sécurité, nous mettrons tous les moyens, a déclaré le président. Nous ferons tout."
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