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NKM estime que "les Roms harcèlent les Parisiens", la gauche s'insurge

Au lendemain des propos polémiques de la candidate UMP à la mairie de Paris, la majorité pointe du doigt la "droitisation" de l'ancienne ministre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris, le 4 juillet 2013 lors du lancement de sa campagne dans la capitale. (FRANÇOIS GUILLOT / AFP)

Nathalie Kosciusko-Morizet est-elle, elle aussi, tentée par une droitisation de sa campagne ? Après avoir érigé la sécurité comme "premier sujet" de son programme, la candidate UMP à la mairie de Paris a pointé du doigt la communauté rom, coupable à ses yeux de "harceler" la population parisienne. Des déclarations qui ont provoqué une levée de boucliers à gauche, y compris chez Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, très actif sur ce sujet. Francetv info revient sur cette polémique.

Acte 1 : NKM s'en prend aux Roms

Lundi 16 septembre, à l'heure de présenter son programme à la presse, Nathalie Kosciusko-Morizet évoque son souhait de rétablir les arrêtés "anti-mendicité agressive", comme partie d'un "dispositif qui vise à terme l'expulsion" de "bandes de Roms" qui cherchent à "dépouiller" la population. Interrogée à nouveau sur la gestion du dossier par le gouvernement, le lendemain sur i-Télé, elle poursuit : "On va harceler les Roms ? Pour le moment qui harcèle qui ? Vous avez l'impression qu'on harcèle beaucoup les Roms ? Parce que moi, j'ai l'impression que les Roms harcèlent beaucoup les Parisiens."

Acte 2 : la gauche de la gauche l'accuse de "chasser sur les terres du FN"

A peine ces paroles prononcées, des représentants parisiens du PCF et du Parti de gauche réagissent vivement, en comparant la stratégie de NKM à celle de François Fillon : "Nathalie Kosciusko-Morizet n'a pas attendu longtemps pour mettre en œuvre la stratégie de rapprochement avec le Front national de son mentor, François Fillon, déclare le chef de file du PCF pour les municipales, Ian Brossat. En braconnant sur les terres de l'extrême droite aussi grossièrement, la candidate de l'UMP franchit une ligne rouge."

Même indignation chez Danielle Simonnet, candidate du Parti de gauche à Paris. Elle juge de son côté que la candidate UMP a révélé "son objectif de campagne" : "Chasser sur les terres du FN, quitte à en épouser le discours d'appel à la haine."

Acte 3 : Manuel Valls s'insurge contre la "stigmatisation"

Il était la principale cible des critiques de NKM sur la politique du gouvernement concernant le dossier rom. Après avoir ordonné de nombreuses évacuations de camps roms par les forces de l'ordre, Manuel Valls apparaît comme celui qui fait preuve de fermeté sur cette question. C'est pourtant bien lui qui répond à la candidate UMP : "Il faut faire toujours attention à la stigmatisation quand on désigne une population dans son ensemble", estime le ministre de l'Intérieur, jeudi 19 septembre sur France Inter.

Mais Manuel Valls n'en esquive pas pour autant le débat : "Il y a des problèmes, bien sûr, et je ne le nierai pas, notamment avec des populations issues des campements roms, et souvent d'ailleurs des mineurs et très jeunes. On m'a souvent beaucoup accusé de mener une politique très dure à l'égard des populations de campements roms, souligne-t-il. Il faut nommer les choses, mais jamais en les stigmatisant, jamais en jetant les uns contre les autres, les Français contre les étrangers."

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