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Retour de Nicolas Sarkozy : que retenir de son message sur Facebook ?

L'ancien chef de l'Etat a annoncé sa candidature à la présidence de l'UMP vendredi sur sa page officielle. Francetv info décrypte ce message.

Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Nicolas Sarkozy a publié un message sur Facebook vendredi 19 septembre pour annoncer sa candidature à la présidence de l'UMP. (THOMAS SAMSON / AFP)

C'est la fin d'un faux suspense. Nicolas Sarkozy a déclaré vendredi 19 septembre sur sa page Facebook qu'il était candidat à la "présidence" de sa "famille politique". Que faut-il retenir de ce long message qui annonce le retour à la vie politique de l'ancien chef d'Etat ? Francetv info fait le point.

Un homme engagé "au service de la France"

La France ? Le mot revient sept fois dans ce message Facebook. Et les Français ? Le terme est répété six fois. Le message est limpide : c'est au nom de l'intérêt de nation et de ses citoyens, et pas d'une ambition personnelle, que l'ex-président de la République s'engage à nouveau en politique. Et c'est ainsi qu'il conclut son texte : "Que chacun soit convaincu de la force et de la sincérité de mon engagement au service de la France."

Tout au long de son message publié sur le réseau social, il affirme vouloir réconcilier le pays avec la politique : "J’ai senti chez beaucoup de Français la tentation de ne plus croire en rien ni en personne, comme si tout se valait, ou plutôt, comme si plus rien ne valait quoi que ce soit."

Enfin, il affirme "ne pouvoir résoudre à voir s’installer dans le monde l’idée que la France pourrait n’avoir qu’une voix secondaire". Double bénéfice : critique quasi-explicite de François Hollande, qui ne porterait pas assez vigoureusement la voix de la France, et éloge subliminal de son propre quinquennat. 

Un candidat à la présidence de sa "famille politique"

Si le premier message s'adresse à tous les Français, le second vise davantage son camp. "Je suis candidat à la présidence de ma famille politique. Je proposerai de la transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages traditionnels qui ne correspondent plus aujourd’hui à la moindre réalité", écrit l'ancien maire de Neuilly (Hauts-de-Seine).

"Ce vaste rassemblement, ajoute-t-il, se dotera d’un nouveau projet, d’un nouveau mode de fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et d’une nouvelle équipe qui portera l’ambition d’un renouveau si nécessaire à notre vie politique."

Leçon numéro un : l'UMP, parti qu'il a dirigé de 2004 jusqu'à son élection à l'Elysée en 2007, n'est même pas mentionné. Nicolas Sarkozy souhaite apparemment gommer les liens qui l'unissent à ce parti. Car l'image de l'UMP s'est dégradée après les luttes intestines entre François Fillon et Jean-François Copé en 2012 pour la présidence du parti ou l'affaire Bygmalion, cette société aurait permis de financer des meetings de la campagne du président sortant en 2012, via des dépenses imputées à l'UMP.

Leçon numéro deux : Nicolas Sarkozy entend dépasser le périmètre actuel de l'UMP. Selon Le Parisien, il souhaite fusionner le parti avec l'UDI. Mais son ambition pourrait aller au-delà car il évoque un "rassemblement qui s’adressera à tous les Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages-traditionnels". Dans le même esprit, il a récemment expliqué au Point (article abonnés) que "les gens ne se reconnaissent pas dans les clivages droite-gauche, européen-souverainiste, libéral-dirigiste, parlementaire-présidentiel. Il faut tout renverser, tout changer, tout révolutionner."

Le journaliste Eric Dupin avance sur Slate une hypothèse : "On peut très bien imaginer Sarkozy pilonner les réformes sociétales du PS en s’appuyant sur l’aile la plus droitière de l’électorat tout en caressant l’électorat populaire d’un discours social fallacieusement audacieux."

Un politique qui a pris du "recul"

Enfin, l'ancien député des Hauts-de-Seine veut rompre avec son image d'impulsif ou d'agité. Il déclare avoir "pris le temps de la réflexion après toutes ces années d’activités intenses". Il ajoute : "J’ai pu prendre le recul indispensable pour analyser le déroulement de mon mandat, en tirer les leçons, revenir sur ce que fut notre histoire commune, mesurer la vanité de certains sentiments, écarter tout esprit de revanche ou d’affrontement." Il se pose ainsi en sage non revanchard, qui a tiré "les leçons" de ses erreurs. Le même et un autre. 

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