Origines, objectifs…  À quoi servent les universités d'été des partis politiques français ?

Véritable tradition de la vie politique française, franceinfo vous explique l'histoire des universités d'été, alors que le Parti socialiste vient de lancer la sienne, à Blois.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Ouverture de l'université d'été du PS, à Blois, le 29 août 2024, intitulée "Gagner la bataille". (JDUTAC / MAXPPP)

Le Parti socialiste vient de lancer son édition à Blois, jeudi 29 août, celle de la France insoumise se déroulait du 22 au 25 août, les députés de l'ancienne majorité présidentielle se rassembleront, eux, les 10 et 11 septembre dans les Yvelines. C'est une étape incontournable à chaque rentrée : les universités d'été organisées par les partis politiques. Une tradition qui date de 1975, à Montpellier, avec les universités d'été des "jeunes giscardiens" (Valery Giscard-d‘Estaing a été élu président un an plus tôt).

C'est d'ailleurs un de ses fils qui dirige ce rassemblement d'à peine 400 jeunes, qui veulent apprendre à devenir de "vrais" militants, grâce à des tables rondes, des ateliers. Des membres du gouvernement y participent aussi : le secrétaire d'État Jean-Pierre Soisson délivre à l'époque ses conseils à la jeune génération.

Très progressivement, les autres partis politiques organisent, à leur tour, leurs universités d'été. Le RPR, en 1982, puis le Parti socialiste en 1988, et le Parti communiste, encore plus tard, en 1998. Les premières années, ces rendez-vous gardent une thématique "jeune militants", mais les choses évoluent petit à petit. Les universités d'été prennent de l'importance, avec des rituels : on est au bord de la mer le plus souvent. Par exemple, les socialistes s'installent pendant des années à La Rochelle. Le nombre de participants explose avec plusieurs milliers de personnes et cette séquence prend de plus en plus la forme d'une rentrée politique pour les différents partis.

Théâtre des divisions au sein des partis

C'est alors que les ténors politiques débarquent en force. Ils tombent la cravate, la chemise blanche est plus ou moins largement ouverte sur un bronzage travaillé pendant l'été, mais les enjeux d'appareil sont régulièrement au cœur des universités d'été. Pour l'UMP, en 2005, à La Baule, c'est l'affrontement Villepin-Sarkozy : Dominique de Villepin se fait filmer sortant de l'océan et courant sur la plage, pendant que Nicolas Sarkozy l'attend en terrasse, visage fermé pour prendre un café.

À gauche, on peut aussi se souvenir de l'ambiance plombée des universités d'été de La Rochelle fin août 2014. Les frondeurs du PS s'opposent alors au président François Hollande et au Premier ministre Manuel Valls. Quelques jours plus tôt, Arnaud Montebourg a dénoncé la politique économique du gouvernement à la Fête de la Rose à Frangy-en-Bresse. Le ministre de l'Économie provoque alors une crise gouvernementale et quitte son poste. C'est Emmanuel Macron qui prend sa place. Il y a dix ans, les socialistes étaient donc déjà divisés lors de leur université d'été.

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