Valls à Merkel : "Les réformes, nous allons les faire"
"La France n'est pas l'enfant malade de l'Europe ", est venu dire Manuel Valls à Berlin. Le premier ministre a entamé lundi sa première visite officielle en Allemagne, alors que la France a repoussé à 2017 son retour à la limite européenne de 3% pour le déficit public. Lors d'une conférence commune avec la chancelière allemande, Manuel Valls a assuré "les réformes, nous allons les faire ", précisant que le gouvernement français relèverait la compétitivité des entreprises, dégagerait 50 milliards d'euros d'économies et réformerait les seuils sociaux et le travail dominical.
"Il s'agit d'efforts très ambitieux, d'efforts très importants que la France souhaite consentir ", a consenti Angela Merkel. "Ces réformes seront mises en oeuvre dans les domaines les plus pertinents, à savoir pour relancer la compétitivité de la France ", a-t-elle ajouté, souhaitant "bonne chance " à Manuel Valls.
Pas d'impulsion économique supplémentaire de la part de Berlin
Mais la chancelière n'a pas répondu à la demande française de voir l'Allemagne contribuer davantage à la relance économique de la zone euro. Elle a simplement évoqué la piste d'investissements dans le domaine du numérique, préférant stimuler l'investissement privé pour faire repartir la machine économique, plutôt qu'envisager de nouvelles dépenses publiques. En clair, l'Allemagne veut bien être patiente avec la France mais pas dépenser plus.
De la même manière, la chancelière allemande n'a pas commenté le dérapage budgétaire de la France cette année, tout en souhaitant, une nouvelle fois, que le pacte de stabilité européen soit respecté. "Mais ce paquet contient également un volet flexibilité ", a-t-elle souligné. "Nous devons être flexibles dans sa mise en oeuvre ".
"L'Allemagne va soutenir la Commission" à propos de la France
Sur l'analyse de la situation en France, "l'Allemagne va soutenir la Commission européenne et non pas vous proposer sa propre opinion ", a-t-elle ajouté, comme pour se défendre des accusations portées en France sur l'austérité imposée par l'Allemagne au reste de la zone euro. La nouvelle Commission européenne devra décider quelle réponse à apporter à la nouvelle violation par la France de ses engagements de redressement de ses finances publiques.
Après sa rencontre avec Angela Merkel, Manuel Valls s'est envolé pour Hambourg pour visiter une usine Airbus avec le ministre allemand de l'Economie. Mardi matin, il doit rencontrer des patrons de l'industrie allemande.
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