: Vidéo "On a une responsabilité sociale beaucoup plus forte" : le maire d'un village vosgien réclame "un vrai statut de l'élu"
30% de la population vit dans les milieux ruraux, rappelle l'élu.
Alors qu'Emmanuel Macron reçoit des maires mercredi 17 novembre, en marge du congrès de l'Association des maires de France (AMF), Michel Fournier, le maire des Voivres dans les Vosges, raconte à franceinfo ce qu'est être un élu local rural aujourd'hui et dit avoir déjà "eu un couteau sous la gorge". Maire depuis plus de 30 ans d'un village de 330 habitants, le président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF) estime que les maires ont de plus en plus de fonctions et qu'il est urgent de créer un statut d'élu. "On a une responsabilité sociale beaucoup plus forte" qu'avant, selon lui.
franceinfo : Vous êtes maire depuis plus de 30 ans. Avez-vous vu votre fonction changer ?
Michel Fournier : Forcément. On n'est plus dans la fonction du maire d'avant. Il doit toujours être celui qui recherche le meilleur équilibre dans son village, mais il a plein d'autres fonctions. Aujourd'hui, un maire doit être un développeur, par exemple. C'est chronophage. Il faudra vraiment imaginer un vrai statut de l'élu parce que ça nous semble primordial pour pouvoir exercer cette fonction, y compris dans un village. On a une responsabilité sociale beaucoup plus forte.
"Auparavant, il y avait bien d'autres confesseurs. Aujourd'hui, c'est le maire qui se retrouve dans cette situation-là."
Michel Fournier, le maire des Voivres dans les Vosgesà franceinfo
Ça veut dire qu'il a à gérer - en dehors de ses problèmes régaliens - la sécurité dans son village, le fait de cette société actuelle qui est devenue très indépendante, très égoïste.
On dit souvent que le maire est "à portée de claque". L'avez-vous expérimenté ?
La société est un peu en déliquescence et tout ce qui représente l'autorité et, a fortiori, le maire représente l'autorité dans son village… Je ne vais pas raconter ma vie mais j'ai même, à un moment donné, eu un couteau sous la gorge parce que j'intervenais sur un incident et la réaction a été très très violente. J'en ai parlé au ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, et ça a participé à faire avancer la réflexion sur le fait que chaque incident ou chaque incivilité vis-à-vis d'un élu représentant l'État doit être pris en compte et ne doit pas avoir de classement sans suite. Cela a été acté et fait par le gouvernement.
Comment vont vos administrés ?
Ils ont un sentiment encore d'oubli : on ne parle pas de nous, ou quand on parle de nous on parle de "ville" mais la notion de "village" est très importante. , il faut le savoir, il faut le reconnaître. Cette population a un sentiment d'oubli, tout simplement parce que le "buzz" se fait ailleurs. Pas seulement à Paris mais souvent à Paris.
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