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Xavier Bertrand dénonce le programme dispendieux de François Hollande

Depuis l'annonce des mesures du Président, Nicolas Sarkozy, dimanche, le gouvernement assure le service après vente, à commencer par le ministre du travail, Xavier Bertrand, qui a appelé, mercredi 1er février, la majorité à faire bloc.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Xavier Bertrand participe à une rencontre avec les agents de Pôle Emploi, à Reims (Marne), le 27 décembre 2011. (AFP - François Nascimbeni)

Depuis l'annonce des mesures du Président, Nicolas Sarkozy, dimanche, le gouvernement assure le service après vente, à commencer par le ministre du travail, Xavier Bertrand, qui a appelé, mercredi 1er février, la majorité à faire bloc.

Présenté comme l'un des prétendants à l'élection présidentielle de 2017, Xavier Bertrand n'a pour l'heure qu'un seul objectif : faire gagner le Président sortant et plus que probable candidat, Nicolas Sarkozy.

Déterminé, et "confiant", le ministre a défendu, bec et ongles, mercredi, devant la presse parlementaire, l'ensemble des dispositions annoncées par le chef de l'Etat, sans omettre de dresser un réquisitoire cinglant à l'encontre du candidat socialiste, François Hollande.

Sur le rythme des mesures : "C'est ce que veulent les Français", "Le syndrome Jospin, très peu pour moi"

"La crise est d'une telle importance que l'on doit davantage tenir compte du calendrier des priorités des Français que du calendrier électoral. Le syndrome Jospin, très peu pour moi : travailler au début et après s'arrêter et regarder, on voit le résultat", a déclaré M. Bertrand.

"En revanche, jusqu'au dernier jour, engager des réformes, prendre des décisions, lancer des actions, oui. Je suis persuadé que c'est ce que veulent les Français", a-t-il poursuivi.

Et d'énumérer toutes les décisions prises depuis le sommet de l'emploi du 18 janvier : "la mesure zéro charge pour les jeunes qui a permis des recrutements", ainsi que "l'activité partielle, nouveau système, nouveau régime, beaucoup plus simple, beaucoup plus accessible pour les entrepreneurs" et "les moyens supplémentaires temporaires à Pôle Emploi", mis en oeuvre dès février.

Sans ces décisions, "l'augmentation du chômage ne serait pas à 31%", "ce qui est beaucoup trop", a déclaré M. Bertrand, avant d'ajouter qu'il s'élevait à 41% dans le reste de l'Union européenne, 51% en Angleterre et 115% en Espagne.

Sur la TVA sociale : "Aller chercher davantage de compétitivité pour avoir davantage d'emplois"

Annonce centrale du chef de l'Etat, la hausse de la TVA a aussi été l'une des mesures les plus ardemment défendue par M. Bertrand, mercredi. Une démonstration en plusieurs étapes.

Soulignant toute la cohérence de la stratégie, "aller chercher davantage de compétitivité pour avoir davantage de croissance et davantage d'emplois", le ministre a rappelé que son application ne serait ni "brutale", ni "immédiate".

Puis il en a détaillé le mécanisme : hausse de la TVA d'un côté avec, en même temps, baisse des charges sociales et patronales "avec l'idée qu'en chargeant moins le travail, on peut avoir plus d'emplois en France". "Tous les produits ne sont pas concernés", a par ailleurs rappelé M. Bertrand. Seuls 40% des achats, taxés à ce jour à 19,6%, seront impactés excluant ainsi les produits alimentaires et les produits de première nécessité.

Et M. Bertrand d'achever sa démonstration : "Pour les industriels, il y a un enjeu. Si on baisse leurs charges, ils peuvent baisser leurs prix de revient pour pouvoir prendre des parts de marché supplémentaires".

Sur l'augmentation de 30% des droits à construire : "Il y a un effet emploi directement lié"

Sur la possibilité de construire 30% de plus de logement, sans permis de construire, M. Bertrand s'est employé, là encore, à faire preuve de pédagogie.

"Je connais bien le principe de libre administration des collectivités locales", a fait valoir M. Bertrand, mais dans de nombreux lieux, "cette possibilité va être utilisée" et permettre "soit de faire des pièces en plus, soit de faire monter des immeubles". "ça fait quoi derrière, ça fait du travail en plus", a insisté le ministre.

Est-ce que cette disposition va être utilisée partout de la même manière ?, s'est interrogé M. Bertrand. "La France est un pays si divers. Il n'y a pas de règles universelles mais cela peut avoir un effet économique très rapide".

"N'oubliez pas un logement, c'est un emploi et demi". Il y a un effet emploi directement lié".

"L'impôt, c'est dans l'ADN du Parti socialiste"

Sur l'adversaire socialiste, M. Bertrand a alterné humour corrosif et attaque à l'arme lourde.

"Le programme de François Hollande, c'est quoi déjà ?, a lancé M. Bertrand. "Le changement c'est maintenant, mais les impôts, c'est demain", a-t-il aussitôt répondu. Puis il a enfoncé le clou : "Il y a dans ce programme (du parti socialiste, ndlr), un programme fiscal insensé. C'est du jamais vu mais cela s'explique de deux façons".

"Je pense que l'impôt, c'est dans l'ADN du Parti socialiste, parce que plutôt que de réduire les dépenses, ce qui est beaucoup plus difficile, demande beaucoup plus de courage et d'efforts, ils ont systématiquement, là où ils exercent leurs responsabilités, le réflexe de l'impôt. Les régions en sont l'exemple le plus frappant", a insisté M. Bertrand.

Par ailleurs, "Je ne suis pas sûr qu'il y ait assez de riches pour régler tous les problèmes" et "comme il y a beaucoup plus de classes moyennes que de riches, la vrai réalité, c'est que le programme fiscal de François Hollande tape sur les classes moyennes et sur l'ensemble des Français comme rarement".

Un argument qui, à coup sûr, sera abondamment repris par la majorité dans les prochaines semaines.

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