Le PS accuse Sarkozy de faire sa campagne aux frais de l'Etat
Des députés socialistes ont saisi la Commission des comptes de campagne au sujet des déplacements du président de la République.
Nicolas Sarkozy est-il en campagne électorale aux frais du contribuable ? C'est en tout cas ce qu'estiment deux députés socialistes et soutiens de François Hollande, Pascal Terrasse et Daniel Vaillant (mandataire du candidat socialiste). Ils ont saisi mercredi 30 novembre la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), selon les informations du Monde.fr.
Les deux députés PS ont adressé un courrier au président de la Commission chargée du contrôle des comptes de campagne de tous les candidats. Ils demandent à la CNCCFP de "déterminer s'il est légitime que les frais engagés par le président de la République lors de déplacements qui relèvent d'actes de propagande soient assumés par le contribuable, et s'ils doivent ou non entrer dans le cadre des comptes de campagne".
"Détournement des fonds publics"
Selon les deux élus socialistes, les voyages récents de Nicolas Sarkozy prouvent qu'il est "d'ores et déjà candidat à sa propre succession". Et de dénoncer un "détournement des fonds publics et du pouvoir conféré par son statut présidentiel, la démarche de Nicolas Sarkozy paraît constituer une infraction à la législation électorale".
Pascal Terrasse et Daniel Vaillant prennent l'exemple du déplacement du chef de l'Etat vendredi 25 novembre sur le site nucléaire du Tricastin (Drôme) pour y défendre la politique nucléaire de la France et dénoncer l'accord PS-Europe Ecologie Les Verts. Pour les députés socialistes, "Nicolas Sarkozy a utilisé la tribune qui lui était offerte pour attaquer l'un de ses adversaires sur ses propositions relatives à la politique énergétique de la France".
Voici un extrait du discours du président de la République au Tricastin.
Quelques jours plus tard, mardi 29 novembre, lors d'une visite dans le Gers, le président ne manque pas de présenter les écologistes ainsi que le Front national comme "des sectaires de tous bords".
Une distinction difficile à évaluer
Pour la Commission, il est toutefois "quasiment impossible de distinguer son activité de président de la République de celle de futur et encore éventuel candidat, dans la période actuelle", reconnaît le président de la CNCCFP dans un entretien à Libération. Difficile donc de juger si des dépenses doivent être incluses ou non dans les comptes de campagne.
Et la Commission d'expliquer au Monde.fr que cette évaluation des coûts a lieu a posteriori, "deux mois après l'élection présidentielle, une fois que les candidats ont déposé leurs comptes de campagne". Celle-ci examinera alors tous les déplacements que le candidat UMP a effectués entre avril 2011 et avril 2012. "Si nous estimons qu'un événement visait à obtenir des suffrages, nous comptabilisons cette dépense au compte de campagne, précise encore la Commission. Elle cite le précédent de 2007, où les frais d'un déplacement de Nicolas Sarkozy à Villepinte (Seine-Saint-Denis) avaient été ajoutés à son compte, "alors qu'il n'était pas encore candidat".
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