Hollande réplique à Sarkozy sur le nucléaire
Le chef de l'Etat a accusé la gauche de vouloir la "destruction" de la filière nucléaire, critiquant l'accord signé entre le PS et les écologistes. François Hollande a dénoncé une "caricature".
L'accord signé entre le PS et les écologistes pour réduire la part de l'énergie nucléaire en France équivaut à une "destruction de la filière nucléaire", estime Nicolas Sarkozy. Le président l'a affirmé vendredi 25 novembre lors d'un discours à l'usine d'enrichissement d'uranium d'Areva à Pierrelatte (Drôme), provoquant de fortes réactions du côté des socialistes.
240 000 emplois seraient menacés
Nicolas Sarkozy a affirmé qu'un démantèlement de la filière du nucléaire serait un "coup très dur à l'activité de la France". En comptabilisant les acteurs du secteur et les sous-traitants, il a estimé à 240 000 le nombre d'emplois menacés par un arrêt de la branche. Et de s'interroger : "Avons-nous les moyens de détruire des milliers d'emplois en pleine crise ?"
Il a également fait valoir que le nucléaire n'était pas sa décision mais un héritage de ses prédécesseurs. De façon plus large, le président a défendu l'idée de progrès, la science et la recherche, dénonçant des "peurs moyenâgeuses" et se demandant si nous allions bientôt recommencer à nous éclairer à la bougie.
Hollande dénonce une caricature
Le candidat socialiste à l'élection présidentielle a répondu au chef de l'Etat, vendredi à Lyon : "Nicolas Sarkozy est en campagne et dans la caricature".
"Je suis pour la diversification des énergies pour produire de l'électricité, c'est-à-dire avec du nucléaire, puisque j'ai fixé la perspective pour 15-20 ans de réduire la part du nucléaire dans l'électricité de 75 à 50%, mais en même temps de faire monter les énergies renouvelables", a expliqué François Hollande.
Il a opposé cette "vision équilibrée et responsable" à celle de Nicolas Sarkozy "qui est une espèce de caricature sur l'affirmation d'un modèle qui paraît aujourd'hui dépassé".
Manifestation des antinucléaires
Les déclarations de Nicolas Sarkozy ont aussi échaudé les quelques manifestants antinucléaires qui s'étaient donné rendez-vous devant la centrale nucléaire du Tricastin, avant la venue du chef de l'Etat.
Elus locaux, militants écologistes, partisans du Front de gauche… Tous ont tenu à rappeler leur volonté de sortir du nucléaire, un sujet qui s'est imposé comme l'un des thèmes de la pré-campagne présidentielle à gauche.
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