Primaire UMP : qui veut la peau de NKM ?
Les appels à faire battre Nathalie Kosciusko-Morizet à la primaire UMP pour les municipales à Paris se multiplient.
Nathalie Kosciusko-Morizet va-t-elle payer le prix fort pour son abstension lors du vote du mariage pour tous ? Alors que le premier tour de la primaire, qui désignera le candidat de l'UMP aux municipales à Paris, doit se tenir du vendredi 31 mai au 3 juin, les appels à faire battre la député-maire de Longjumeau (Essonne) se multiplient. Dernier en date : le mouvement d'extrême-droite le Bloc Identitaire appelle vendredi ses adhérents et sympathisants à "se payer la bobo".
La "Manif pour tous"
Cheffe de file des opposants au mariage pour tous, la médiatique Frigide Barjot s'est érigée en arbitre de cette primaire UMP. Alors que Nathalie Kosciusko-Morizet s'est abstenue lors du vote à l'Assemblée sur le mariage pour tous, la porte-parole de la Manif pour tous juge "parfaitement légitime d'intervenir sur le terrain des municipales à Paris", laissant entendre sa préférence pour le jeune Pierre-Yves Bournazel, favorable à l'union civile et opposé à l'adoption pour les couples homosexuels.
La présidente de la Manif pour tous, Ludivine de la Rochère, se montre encore plus explicite, puisqu'elle "appelle solennellement à faire barrage lors du choix des candidats [aux élections municipales] à tous ceux qui ont sacrifié l'intérêt général pour servir leurs ambitions, qui ont cru, par exemple, que Paris valait bien une abstention !".
Le vice-président de l'UMP, Guillaume Peltier
Vice-président de l'UMP et dirigeant du courant de la Droite forte, Guillaume Peltier souhaite lui aussi faire barrage à Nathalie Kosciusko-Morizet, qui bénéficie pourtant du soutien de la plupart des cadres du parti.
Ancien militant du Front national, puis du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, Guillaume Peltier a fait savoir qu'il souhaitait "que ce ne soit pas" NKM "qui soit désignée" candidate de l'UMP à la mairie de Paris, en raison de ses positions sur le mariage homosexuel. Et d'appeler à voter pour Pierre-Yves Bournazel ou Jean-François Legaret, qui "ont eu tous les deux une position très claire puisqu'ils ont dit que s'ils avaient été parlementaires, ils se seraient opposés à cette loi dite Taubira du mariage pour tous". Ce qui a valu à Guillaume Peltier un rappel à l'ordre du bureau politique de l'UMP.
Le Bloc Identitaire
Le mouvement d'extrême-droite appelle ses adhérents et sympathisants à voter à la primaire, "dans le but très clair de faire barrage à Nathalie Kosciusko-Morizet." NKM est "la parfaite représentante de cette droite colonisée mentalement par la gauche, si ce n'est la représentante d'une gauche ayant colonisé la droite", fustige le Bloc Identitaire, dans son communiqué publié le 31 mai. Il y dénonce les positions de NKM sur le FN et le mariage homosexuel avant de conclure : "Electeurs parisiens amis de la cause identitaire, pour 3 euros payez-vous la bobo !"
Le journal d'extrême-droite Minute
Proche du Front national, l'hebdomadaire Minute a rejoint ces positions, mardi 28 mai, en appelant ses lecteurs à "se payer NKM". "La primaire a lieu cette semaine. Ouverte à tous les électeurs de Paris. Y compris à ceux qui lisent Minute. Il n'en coûte que trois petits euros pour s'inscrire et désigner le candidat de la droite. On dit ça…", s'amuse le journal d'extrême droite. Un appel diffusé à la une du magazine, avec ce titre : "Faites-vous plaisir : pour trois euros, payez-vous NKM".
La fédération FN de Paris ?
Selon Le Canard enchaîné, la fédération parisienne du Front national a, elle aussi, appelé à voter pour les concurrents de Nathalie Kosciusko-Morizet. "Les 1 300 adhérents parisiens du FN ont été discrètement invités par leurs dirigeants à s'inscrire en masse sur internet, pour voter à la primaire UMP, en faveur de [Pierre-Yves] Bournazel ou de [Jean-François] Legaret", selon l'hebdomadaire.
Une information cependant démentie sur Twitter, par le candidat du FN à la mairie de Paris, Wallerand de Saint-Just. En 2012, Marine Le Pen avait pourtant déjà placé Nathalie Kosciusko-Morizet sur sa "liste noire" des élus à faire battre lors des élections législatives du mois de juin.
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