Prothèses mammaires : la société PIP accusée d'avoir acheté les patientes
L'avocat de 1 300 plaignantes assure que dès 2007, l'entreprise française était au courant des problèmes occasionnés par ses prothèses. Elle aurait tenté de faire taire les patientes en leur versant de l'argent.
Les accusations se précisent dans le dossier des prothèses mammaires PIP. L'avocat de 1 300 plaignantes affirme que l'entreprise française Poly Implant Prothèses (PIP) a tenté d'acheter le silence des femmes mécontentes, plusieurs années avant que le scandale éclate en 2010.
Il assure que PIP avait connaissance, dès 2007, des problèmes provoqués par des fuites de gel de silicone de ses implants. Selon lui, le gel non conforme contenu dans les implants correpondrait à un mélange d'huiles de silicone provenant de sociétés américaine et belge. L'entreprise américaine aurait longtemps refusé de donner la composition de cette poudre en arguant d'un brevet protégeant cette composition.
"1 500 euros et une (nouvelle) paire" pour les mécontentes
"PIP a traité directement avec les femmes porteuses de ses prothèses en 2007-2008 et cela aussi bien en France qu'en Grande-Bretagne", argue Me Philippe Courtois, qui a accès au dossier.
L'entreprise "aurait ainsi proposé 1 500 euros et une paire de prothèses à des femmes non satisfaites. Ainsi, l'information ne remontait pas aux cliniques et à l'Afssaps (Autorité française de sécurité sanitaire des produits de santé)", assure-t-il.
Bientôt 3 000 plaignantes ?
A ce jour, 2 172 femmes ont porté plainte pour tromperie aggravée. L'avocat estime que ce nombre montera bientôt à 3 000 car beaucoup découvrent "qu'elles sont porteuses de prothèses PIP".
L'avocat demande aussi que Jean-Claude Mas, le président fondateur de PIP, soit mis sous contrôle judiciaire afin d'éviter toute divulgation d'information avant son procès. Selon son avocat, Jean-Claude Mas réside actuellement dans le Var et est prêt à se rendre à toute convocation judiciaire.
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