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Prothèses PIP : Jean-Claude Mas soupçonné d'avoir organisé son insolvabilité

Une enquête publiée mercredi dans le quotidien "Le Figaro" soulève des questions quant aux finances du patron de la société PIP, Jean-Claude Mas. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Jean-Claude Mas, le 17 janvier 2001 à La Seyne-sur-Mer.  (ERIC ESTRADE/AFP)

Les finances de Jean-Claude Mas posent question alors que les plaintes à son encontre se multiplient à travers le monde. Fondateur de la société Poly Implant Prothèse (PIP), aujourd'hui liquidée, il est accusé d'avoir utilisé un gel industriel dans la confection d'implants mammaires. Lesquels pourraient être mis en cause dans plusieurs cas de cancer en France et à l'étranger. 

Jean-Claude Mas n'est pas mis en examen, mais au cas où il serait condamné, note Le Figaro, il ne pourrait pas indemniser les victimes en raison de son insolvabilité. Dans son édition de mercredi 11 janvier, le quotidien publie son enquête sur les finances troubles du patron controversé.

• Il déclare "ne rien posséder"

Interrogé par les enquêteurs, le patron de PIP assure qu'il "survit" grâce à une retraite de 1 650 euros par mois, raconte le quotidien. Résident luxembourgeois, il y serait simplement locataire d'un appartement et son compte bancaire ne serait crédité que de 500 euros. C'est sa fille ou sa compagne, Dominique L, qui paieraient le loyer de son logement, selon ses déclarations aux enquêteurs. 

• Une villa cédée à ses fils fin 2010

En septembre 2010, soit quelques mois après la liquidation de l'entreprise PIP, Jean-Claude Mas a cédé sa villa, située à Six-Fours-les-Plages (Var), poursuit Le Figaro. Il avait acquis cette propriété cossue avec sa compagne. "[La maison] avait été logée (inclue) dans la SCI Prince Michel, immatriculée au Luxembourg, qu'ils détenaient à parité. Le 27 septembre 2010, Mas a cédé ses parts à [sa compagne] (49 %) et à leur fils Nicolas L (1 %). Le tour est joué !", écrit Le Figaro. Selon un employé, la maison serait désormais à vendre pour 1,6 million d'euros. 

• Des montages financiers complexes

L'enquête du quotiden révèle par ailleurs de complexes montages financiers destinés à contrôler l'entreprise et les biens de Jean-Claude Mas : "Deux holdings luxembourgeois, Penny Holding et Milo Finance, contrôlaient la société cotée aux Etats-Unis Heritage WorldWide Inc, qui elle-même portait la participation dans PIP." Créés avec sa compagne Dominique L, les holding ont été liquidés.

Citant un ancien employé, le journal évoque une importante évasion de chiffre d'affaires à l'étranger : "Le service de relance des factures impayées à l'étranger a découvert que M. Mas se faisait payer directement en liquide", rapporte-t-il.

• Bataille des plaignantes pour une indemnisation

Mardi 10 janvier, l'avocat de "plus de 500 femmes argentines" a annoncé qu'il enverrait une lettre "dans la semaine" à la juge d'instruction Annaïck Le Goff, qui enquête sur l'affaire. Ces clientes envisagent de se porter partie civile et de demander à être explantées gratuitement de leurs prothèses défectueuses. Rien qu'en France, plus de 2 500 plaintes ont déjà été déposées contre le fabricant. Avec entre 400 000 et 500 000 porteuses d'implants PIP, la bataille judiciaire ne fait que commencer, note France Info

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