Qui a tué les militaires de Montauban et Toulouse ?
Cinquante enquêteurs et tous les services de police judiciaire recherchent qui est l'auteur des assassinats. Déséquilibré, terroriste ou voyou ? FTVi passe en revue les hypothèses, dont aucune n'est écartée.
L'affaire est jugée grave et préoccupante par les services de police, qui n'écartent aucune hypothèse dans l'affaire des militaires assassinés jeudi 15 mars à Montauban et dimanche 11 mars à Toulouse. Les enquêteurs savent désormais que les victimes ont toutes été atteintes par la même arme, donc potentiellement par le même tireur. Dans les deux cas, le tireur a agi sans ôter son casque, en plein jour et en pleine rue, avant de prendre la fuite sur un deux-roues de grosse cylindrée. Cinquante enquêteurs et tous les services de police judiciaire sont à ses trousses. Qui est-il et quelles peuvent être ses motivations ? FTVi fait le point sur les différentes pistes.
• L'hypothèse d'un déséquilibré
Un homme parti en croisade solitaire contre l'armée, contre laquelle il vouerait une haine ou chercherait à se venger. C'est l'hypothèse la plus probable, mais aussi la pire, selon un enquêteur cité par Le Parisien, car "cela signifie que le tueur peut continuer à frapper au gré de son errance criminelle".
• L'hypothèse terroriste
Le 17e régiment de parachutistes de Montauban, auquel appartenaient les deux hommes tués jeudi, a notamment été déployé en Indochine, en Algérie, au Liban et dernièrement en Afghanistan. Ce qui pourrait motiver une attaque terroriste. Parmi les services de police saisis figure ainsi la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a déclaré jeudi que "toutes les pistes" devaient être examinées.
Malgré tout, les circonstances des meurtres – un homme isolé muni d'une arme de poing – ne correspond pas aux modes opératoires classiques en matière d'acte terroriste. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est refusé à établir un lien avec la présence de soldats français en Afghanistan.
• L'hypothèse d'un acte raciste
Les trois victimes, un soldat de 30 ans tué à Toulouse, et deux soldats de 24 et 26 ans tués à Montauban, sont d'origine maghrébine. Un quatrième parachutiste, 28 ans, atteint à Montauban, entre la vie et la mort, est noir.
Pour autant, le procureur de la République de Toulouse, qui supervise l'enquête, a refusé de considérer cette similitude entre les victimes. "Pour moi, j'ai quatre citoyens français qui ont été victimes dans cette affaire et je m'en tiendrai là", a dit Michel Valet vendredi.
• L'hypothèse d'un règlement de comptes
Ces exécutions à bout portant et l'utilisation d'un calibre 11,43 évoquent le grand banditisme. Mais cette hypothèse ne paraît pas la plus probable. En effet, les paras de Montauban et Toulouse ne se connaissaient pas. Ils ont eu des parcours militaires très différents, selon le procureur : certains ont été déployés sur des théâtres extérieurs, l'un en Afrique, un seul est allé en Afghanistan, d'autres ont effectué la plus grosse partie de leur carrière en France. En outre, les victimes sont toutes présentées comme de "très bons citoyens" dont un seul s'était signalé par un simple excès de vitesse.
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