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Réforme de l'école : plus d'un enseignant du primaire sur trois en grève

Le ministère estime que 36,8% des enseignants étaient en grève contre la réforme des rythmes scolaires, 60% selon le principal syndicat du primaire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Déjà le 23 janvier 2013, les enseignants parisiens étaient descendus dans la rue pour protester contre la réforme des rythmes scolaires du ministre de l'Education, Vincent Peillon.  (THOMAS SAMSON / AFP)

Les enseignants étaient dans la rue, mardi 12 février, pour réclamer le report à 2014 de la réforme des rythmes scolaires. Le ministère estime que 36,17% d'entre eux ont boudé les salles de cours au niveau national. Le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, avance le chiffre de 60%.

Malgré un consensus contre la semaine de quatre jours en primaire instituée en 2008, les enseignants grévistes réclament notamment le report d'un an de la réforme instaurant le retour à 4,5 jours. Francetv info revient sur les points contestés de ce dispositif.

12013 ou 2014 ? 

Le décret sur les rythmes, déjà publié, prévoit le retour à la semaine de 4,5 jours en septembre 2013, ou à titre dérogatoire, en septembre 2014. Le principal syndicat des enseignants du primaire, le SNUipp-FSU, demande un report à 2014 partout, pour améliorer une réforme qu'il juge "bricolée", tout comme la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (Peep), deuxième fédération des parents d'élèves. La FCPE, la première, veut une application dès 2013, pour le bien des élèves qui pâtissent de journées surchargées, estime-t-elle.

2Activités périscolaires 

La réforme prévoit des activités culturelles ou sportives, gérées par les communes, sur le temps libéré par le raccourcissement de 45 minutes en moyenne des journées. Les syndicats craignent un manque d'animateurs qualifiés, a fortiori en zone rurale, des inégalités entre territoires et, in fine, une simple "garderie".

3Samedi ou mercredi ?

La demi-journée supplémentaire est prévue le mercredi matin, sauf dérogation pour le samedi matin. Certains enseignants préféreraient renouer avec le samedi matin, pour pouvoir dialoguer avec des parents moins pressés.

4Pause de la mi-journée

Des communes envisagent de rallonger la pause de la mi-journée pour organiser les activités périscolaires. Les enseignants redoutent de récupérer des enfants surexcités et moins réceptifs. Ils se demandent aussi où ils prépareront les cours si les classes sont utilisées pour les activités périscolaires.

5Vie des enseignants

Avec une journée de classe qui ne finirait pas plus tôt, plus le mercredi matin travaillé, les enseignants vont voir leur temps de présence à l'école rallongé (mais pas leur temps de travail). Revenir à l'école le mercredi matin entraînera pour eux des frais supplémentaires de transport et de garde d'enfants, et donc une "perte du pouvoir d'achat", pointent certains.

6Salaires

Les salaires des enseignants, et en particulier ceux des instituteurs, sont faibles par rapport à certains travailleurs au niveau d'études comparable et leur pouvoir d'achat ne progresse plus depuis 1995. Recrutés au même niveau (bac+5) que les enseignants du secondaire, les professeurs des écoles sont payés en milieu de carrière 600 euros nets de moins que leurs collègues, ont peu de primes et un déroulement de carrière plus lent. Le ministre de l'Education, Vincent Peillon, est favorable à un "rééquilibrage" des rémunérations entre ces deux catégories d'enseignants.

7Réforme insuffisante 

Des enseignants, parents et chronobiologistes pensent qu'il faut raccourcir les vacances d'été et permettre un meilleur équilibre en instaurant l'alternance "7 semaines de classe / 2 semaines de vacances". Vincent Peillon a promis une réforme de l'année scolaire.

Les enseignants estiment également qu'il aurait fallu raccourcir davantage la journée de classe. Actuellement, les écoliers ont 6 heures de classe par jour, parfois davantage.

8Financement 

Les élus s'inquiètent du financement de la réforme : frais de personnels, cantine, ramassage scolaire, chauffage et éclairage des écoles et équipements sportifs... Selon des maires, la première année sera difficile, mais un fonds d'amorçage de 250 millions d'euros a été débloqué pour les communes qui passeront aux nouveaux rythmes dès 2013. L'aide sera prolongée en 2014 pour les plus en difficulté.

Les collectivités ont aussi obtenu un assouplissement, pendant cinq ans, des taux d'encadrement des activités périéducatives. Elles réclament aussi des garanties financières de la Caisse d'allocations familiales.

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