Arnaques : quand les banques rechignent à rembourser leurs clients victimes de piratages bancaires
Une enquête de 60 millions de consommateurs se penche sur le comportement des banques face aux arnaques dont sont victimes leurs clients. Celles-ci rechigneraient, ou seraient un peu lentes pour rembourser leurs clients, alors que la loi les y oblige.
Le livret A de Monique Tixier, qui contenait 21 000 euros, a été vidé en une semaine. Chaque jour, un virement de 3 000 euros était opéré, sans qu'elle ne s'en rende compte. "Ça a été un très, très gros choc pour moi, parce que ce sont les économies de toute une vie", déplore-t-elle. Quand elle découvre la fraude, en avril 2020, elle alerte sa banque. Mais la Banque Postale l'accuse de négligence, et refuse de la rembourser.
La loi oblige les banques à rembourser les pertes
"Ils m'accusent ouvertement de ne pas avoir été vigilante, et que les virements ont été faits à partir de mes codes personnels, et ne veulent pas en démordre. Sauf que moi, je n'ai reçu aucune demande de virement, aucun code de sécurité", affirme Monique Tixier. Elle a donc décidé d'attaquer en justice, car d'après le code monétaire et financier, "la banque doit rembourser toutes les pertes occasionnées par des opérations de paiement non autorisées." Contactée, la Banque Postale assure mettre tout en œuvre pour assurer la sécurité de ses services.
Selon 60 millions de consommateurs, les piratages par virements bancaires explosent : ils ont bondi de 42% en un an. L'association tient à rappeler les recommandations. "Ne donnez jamais vos coordonnées bancaires, même si on se fait passer pour votre conseiller, même si vous croyez reconnaître votre conseiller", souligne Lionel Maugain, journaliste pour 60 millions de consommateurs. En cas de piratage par virement, les banques ont peu de recours pour se faire rembourser, à la différence des fraudes à la carte bancaire, où elles se retournent vers les sites marchands.
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