Communes rurales : certains territoires pâtissent de la désertification vétérinaire
Le gouvernement a lancé, le 24 janvier, un appel à candidatures pour lutter contre les déserts vétérinaires. Illustration dans l’ouest de l’Orne, où en vingt ans, sept cabinets ont fermé leurs portes dans ce secteur.
Sans un regard pour la campagne qui défile, Frédéric Lallet avale les kilomètres, 200 par jour en moyenne. En vingt ans, sept cabinets ruraux ont fermé dans l’ouest de l’Orne. Il a repris leur patientèle et depuis, ses conditions de travail ont changé. "Le temps passé sur la route (…) pour aller voir une exploitation, pendant une heure, je ne travaille pas, je n’ai pas une rentabilité énorme", explique-t-il. Sur le terrain, les minutes sont comptées.
Des exploitants obligés de s’improviser vétérinaires
Marie Spick, éleveuse, s’est retrouvée livrée à elle-même, sans vétérinaire, pendant de longs mois, pour soigner Ouistreham, sa vache normande. Elle a vu les professionnels quitter un à un ce canton isolé où elle a grandi. Après les soins d’urgence, Frédéric Lallet a rendez-vous pour une prise de sang sur de jeunes veaux, un acte obligatoire qui allonge encore sa journée de travail. Une situation dramatique pour les exploitants, obligés de s’improviser vétérinaires. À l’école de Nantes (Loire-Atlantique), l’un des quatre établissements en France, on tente d’attirer toujours plus de jeunes diplômés. Une fois formés, ils ne devraient avoir aucun mal à trouver un emploi dans le secteur. Un enjeu important pour diminuer la tension dans les campagnes.
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