Maroc : le boycott contre la vie chère prend de l'ampleur
Au Maroc, certaines marques accusées d'établir des prix extrêmement élevés font l'objet d'un boycott massif de la population. Les salariés de Danone, l'un des principaux concernés, s'inquiètent pour leur emploi et descendent dans la rue.
L'eau minérale, le lait, l'essence... Autant de produits indispensables qui sont devenus hors de prix au Maroc. Depuis près de deux mois, un appel au boycott lancé par quelques anonymes sur les réseaux sociaux prend une ampleur inédite : des millions de Marocains rejettent les marques accusées d'appliquer des tarifs prohibitifs. Les produits laitiers de la centrale Danone sont, entre autres, au cœur de ce boycott. Celui-ci a été si efficace qu'ils ne trouvent plus d'acheteurs dans les épiceries. Ces marques sont accusées de faire la loi sur le marché, avec l'aval des autorités. Pour 1,5 l d'eau minérale, il faut débourser 6 dirhams, 50 centimes d'euros, dans un pays ou le SMIC ne dépasse pas les 230 € mensuels.
Les salariés marocains de Danone manifestent
Les 6 000 salariés de la centrale Danone au Maroc sont inquiets et le font savoir. Leurs emplois sont menacés, la marque accuse 13,5 millions d'euros de perte au premier semestre 2018. Ils en appellent à l'État. L'affaire a pris une tournure politique mercredi 6 juin : un ministre venu soutenir les salariés manifestants a dû présenter sa démission. Avec ce boycott, que le gouvernement peut difficilement réprimer, les Marocains ont trouvé une manière inédite et efficace de faire entendre leur voix.
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