Cet article date de plus de quatre ans.

Vidéo Le déplafonnement du ticket restaurant à 95 euros enterré

Publié
Durée de la vidéo : 3 min
L'oeil du 20h
L'oeil du 20h L'oeil du 20h
Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions
France 2

Pour donner un coup de pouce aux consommateurs, le gouvernement avait annoncé fin avril que les détenteurs de tickets restaurant pourraient les utiliser pour faire leurs courses hebdomadaires. Le plafond devait passer à 95 euros une fois par semaine. Une promesse abandonnée.

Le 23 avril dernier, la nouvelle fait le tour des médias. Jusque-là limité à 19 euros par jour, il devenait possible de dépenser d’un coup 95€, chaque semaine, jusqu’à la réouverture des restaurants. Une information confirmée à l'époque à notre rédaction: “Concrètement (...) il sera possible de payer en une seule fois ses courses alimentaires jusqu’à 95 euros avec ses tickets restaurants” nous écrit le ministère du travail.

Un projet du gouvernement alors soutenu par la CFDT. “Il y avait un vrai enjeu, les familles étaient toutes à la maison, les enfants n’avaient plus la cantine donc ça pesait sur le budget des ménages, ça aurait pu être une aide aux ménages pour se nourrir correctement tout en respectant les mesures du confinement”, explique Inès Minin, secrétaire nationale de la CDFT.

Un projet qui ne verra pourtant pas le jour. Pour les restaurateurs, il n’était pas question que les centaines de millions d’euros de tickets non dépensés pendant le confinement aillent dans les caisses des supermarchés. “Les Français les auraient utilisés exclusivement dans les grandes surfaces. Les grands magasins ont moins souffert que les petits restaurateurs comme nous qui ont été fermés”, justifie RomainVidal, secrétaire général du Groupement National des Indépendants de l’Hôtellerie-Restauration (Île-de-France). 

Les restaurateurs contre le décret

Justement, le lendemain de l’annonce, le président de la République avait rendez-vous en téléconférence avec des restaurateurs en crise et leurs représentants. Certains d’entre eux affirment aujourd’hui avoir fait pression sur le gouvernement pour qu’il n’y ait pas de décret. “Oui, je suis monté au créneau”, reconnaît Hubert Jan, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) - Restauration. "J’ai eu la ministre à Bercy rapidement, dans la demi-journée qui suivait, au téléphone. Le décret, on lui a demandé de ne pas le signer, et il n'a pas été signé", se réjouit le restaurateur.

Le secrétariat d’Etat à l’économie dit ne pas avoir été décisionnaire sur ce dossier. De son côté, le ministère du Travail justifie sa marche arrière par l’annonce du déconfinement. La mesure, selon lui, n’était finalement plus nécessaire.

A défaut de 95 euros pour faire ses courses, le gouvernement a annoncé que le plafond des "tickets resto" devrait bientôt passer à 38 euros par jour, dans les restaurants uniquement pour relancer le secteur. Mais là encore le décret se fait attendre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.