: Vidéo Quand les agents immobiliers brisent le confinement pour faire visiter des appartements
Quand on est confiné, on peut vite se sentir à l’étroit, avoir des envies de pousser les murs. Devant les annonces immobilières qui fleurissent, on se prend à rêver de changer de chez soi. Les visites sont interdites, mais certains n’hésitent pas à contourner la règle dans l’espoir de vous faire signer.
Visiter un appartement en plein confinement n’est pas autorisé par l’attestation de déplacement dérogatoire. Mais des particuliers s’arrangent entre eux pour prendre un peu d’avance sur le déconfinement.
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Une propriétaire nous a fait visiter un studio. Elle ne porte pas de masque et nous explique avoir inventé un faux alibi pour justifier sa présence dans le quartier : "J’ai mon petit papier, je porte secours à une personne en difficulté. Ma fille est asthmatique et elle n'habite pas très loin." Depuis hier, elle dit avoir eu 8 visites. Elle est pressée de vendre pour financer l’achat d’un autre bien.
Si certains particuliers prennent des risques, des agences sont-elles tentées, elles aussi, de violer le confinement en organisant des visites ? Nous contactons un professionnel, en notre qualité de journaliste. Celui-ci est formel, il est hors de question de braver le confinement.
Passible d'une amende
Mais lorsque nous rappelons la même agence en nous faisant passer pour un client intéressé par un appartement, la réponse est toute autre : "Je vous propose de vous retrouver directement sur place vers 15h."
Lors de la visite de ce studio proposé aux alentours de 250 000 euros, tout le monde porte un masque et est équipé de gel hydro-alcoolique. Selon l'agent immobilier, une telle visite en plein confinement présenterait même quelques avantages : "D'habitude sur ce genre de surface on est plutôt en flux très tendu, la décision doit être prise dans la journée, sinon vous risquez de vous faire doubler. Là c’est un peu plus relax."
A quelles sanctions s’exposent ces professionnels ou ces propriétaires un peu trop pressées de déconfiner ? Questionné, le ministre du logement, Julien Denormandie, rappelle les règles en la matière : "Pendant le confinement, nous ne sommes pas autorisés à sortir de chez nous pour visiter un logement, dès lors vous êtes sous le sceau des amendes liées et définies dans le cadre des règles du confinement."
La sanction peut aller jusqu’à 3 750 euros d’amende et 6 mois de prison en cas de récidive. De quoi bien entamer les 16 000 euros de commission que l’agence pourrait encaisser sur la vente du studio.
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