"La dette écologique, on ne peut pas la négocier", alerte Éric Coquerel
Michel Barnier a récemment déclaré que la crise financière est "devant nous". Un constat que ne partage pas Éric Coquerel, invité de "La matinale week-end" de franceinfo, samedi 5 octobre. Pour le député de La France insoumise, la crise a lieu "maintenant". "Les responsabilités appartiennent à ceux qui, de manière imprudente, ont baissé les recettes de l’État de 62 milliards. Sans cela, on ne serait pas au-dessus de 3 % de déficit", estime le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale.
Éric Coquerel conteste également les baisses d’impôts qui ont eu lieu sous Emmanuel Macron : "Ces baisses d’impôts ont bénéficié principalement aux 10 % des Français les plus riches, et aux 1 % des ultra-riches et des très grandes entreprises". Le député contredit par ailleurs le taux de croissance de l’emploi, en pointant du doigt la politique du "tout apprentissage", ainsi que "l’augmentation historique des travailleurs uberisés", qu’il apparente davantage à un "développement de l’emploi pauvre".
"La dette écologique peut nous tuer"
Éric Coquerel souligne que "tout le monde" estimait peu crédibles les précédentes prévisions qui voulaient que le déficit budgétaire soit autour de 5,1 % pour la fin de l’année, alors qu’il se trouve déjà à 6,1 %. "Ils se grattent la tête en se demandant d’où ça vient. Mais c’est simple, les recettes, cette année, comme l’impôt sur les sociétés et sur le revenu, n’ont pas cessé de baisser", souligne-t-il.
Pour Michel Barnier et la Cour des comptes, la faute revient en partie aux collectivités locales, à hauteur de 16 milliards d’euros. Une affirmation encore une fois contestée par Éric Coquerel : "Elles ont bon dos les collectivités locales. Non ce n’est pas vrai. (…) Les collectivités, par essence, ne peuvent pas faire de déficit, elles puisent sur leur épargne, donc ce n’est pas l’État qui paye pour elles".
Éric Coquerel argue que le "principal effort" doit correspondre à l’investissement alloué à la bifurcation écologique. "La dette écologique, on ne peut pas la négocier, ni la reporter, elle peut nous tuer", alerte-t-il, martelant que l’investissement d’un point de vue écologique reste sa priorité.
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans la vidéo ci-dessus.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.