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Vidéo Covid-19 : au cœur d'une discussion sur la vaccination avec des soignants du service des urgences de l'hôpital Delafontaine en Seine-Saint-Denis

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"13h15 le dimanche"
VIDEO. Covid-19 : au cœur d'une discussion sur la vaccination avec des soignants du service des urgences de l'hôpital Delafontaine en Seine-Saint-Denis "13h15 le dimanche"
Article rédigé par France 2
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Le docteur Mathias Wargon, chef de service des urgences de cet établissement de Saint-Denis, en banlieue parisienne, tente de convaincre les soignants de se faire vacciner. Certains sont réticents… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 17 janvier 2021.

"L’hôpital vaccine le personnel de plus de cinquante ans, donc je me suis fais vacciner hier", dit le docteur Mathias Wargon, chef de service des urgences de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, au cours d’une réunion de soignants filmée par le magazine '13h15 le dimanche' (replay). Et j’engage ceux qui ont plus de cinquante ans à se faire vacciner pour vous protéger et protéger vos familles, puisque vous serez en tout cas pendant plusieurs mois, soit porteurs, soit en tout cas moins porteurs et probablement moins contagieux, ce qui est quand même le principe du vaccin."

"Alors, oui, ça fout les jetons d’injecter un produit que… voilà… ça fout les jetons ! Mais tout fout les jetons : traverser la rue, faire de la moto… ça fout les jetons, assure le médecin. Et toi, Erwann, tu es très sceptique sur tout ça ? Je rappelle à tout le monde que les données du vaccin Pfizer sont en accès libre et maintenant il y a tous les connards sur les réseaux sociaux qui racontent n’importe quoi ! Il y a des sites qui racontent n’importe quoi : les infectiologues sont des menteurs, que tout le monde est pourri par les labos pharmaceutiques…" précise-t-il au personnel de son service, dont certains membres sont réticents face aux vaccins.

"Vous avez une valeur d’exemple"

"Je ne dis pas que les laboratoires pharmaceutiques  sont des gens gentils. Ils sont là pour faire de l’argent, mais leur argent tient aussi avec leur réputation, il ne faut jamais l’oublier", affirme Mathias Wargon aux personnes réunies, dont beaucoup ont déjà été touchées par le coronavirus Covid-19. Des soignants s’expriment librement autour de la table : "Quand on pèse le pour et le contre, je fais partie des gens réticents" ; "Je ne suis pas un 'antivax' de base, mais on n’a pas de vision sur le long terme et on ne sait pas exactement ce que ça peut occasionner. J’ai plus de bénéfice, dans ma pensée, à ne pas me faire vacciner. Le virus, on l’a eu…" Une partie du personnel du service a en effet déjà été contaminée et parfois "deux fois", précisent deux soignants.

"Tout le monde a pris des risques en venant travailler pendant le Covid avec du matos de bric et de broc et tout le monde a été ultra-courageux, rappelle le chef de service, qui a lui-même été malade. Vous êtes soignants et il faut faire face à vos propres responsabilités. Vous avez une valeur d’exemple." Le clivage dans la société existe-t-il aussi chez les soignants ? ''Les médecins sont plutôt en faveur du vaccin à environ 60% et les para-médicaux le sont de 30 à 40%, je crois", répond Mathias Wargon avant de conclure : "Je vais vous le dire de façon moins scientifique : j’en ai plein le cul du virus, qu’on parle que de Covid, de ne pas aller au bistrot... et j’aimerais qu’on passe à autre chose. On a un vaccin qui a été testé, donc je pense que son rapport bénéfice-risque est favorable. Et sur ce, il va peut-être falloir aller bosser…"

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