: Vidéo Le témoignage de deux anciens combattants de la France libre partis rejoindre de Gaulle après l'appel du 18 juin
Les frères Jacques et Alexis Le Gall, se souviennent de ce jour où ils ont pris la décision d’embarquer pour l’Angleterre avec une vingtaine de leurs copains… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 1er mars 2020.
"Moi, général de Gaulle (…) J’invite tous les Français qui veulent rester libres à m’écouter et à me suivre. Vive la France libre dans l’honneur et dans l’indépendance !" Ce 18 juin 1940, le poste de radio est allumé dans la maison des frères Jacques et Alexis Le Gall, à Audierne, dans le Finistère. L’appel lancé par ce militaire, qui a rejoint l’Angleterre la veille, est entendu par la mère des deux garçons alors âgés de 19 et 17 ans.
"Notre mère nous a dit qu’elle venait d’entendre, mais elle n’avait pas très bien compris malheureusement le nom, un général français qui parlait de Londres pour appeler à le rejoindre, témoigne Jacques, 98 ans, pour le magazine '13h15 le dimanche' (replay). Je me dis qu’il y aura au moins un général qui fera la guerre." Il avait en effet trouvé "honteux" le message de Philippe Pétain, nouveau président du Conseil, radiodiffusé le 17 juin : "C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat."
"Il n’y avait que des jeunes, que des jeunes…"
"Cela nous a renforcés dans l’idée de partir, en se disant que, de toute façon, on ne part pas chez les Anglais, on part pour rejoindre un général français qui fait une armée française", précise Alexis, 96 ans, qui est décédé en décembre 2019. Plus aucune hésitation. En moins d’une demi-heure, les deux garçons bouclent leur paquetage, sans savoir s’ils reverront leur famille, et rejoignent le patron d’un navire de transport qui accepte de les emmener jusqu’en Angleterre. A bord, il y a aussi une vingtaine de leurs copains.
"Sur le quai devant le bateau, il y avait beaucoup de monde, les familles des jeunes qui partaient, se souvient le plus âgé des deux frères. Je n’ai jamais vu mon grand-père aussi pâle, lui qui était plutôt rougeaud de nature. Il a été tellement marqué par notre départ qu’il est mort dix jours après, victime de cette émotion… Sur le quai, il y avait des marins, des hommes solides. Bon sang, mais personne ne va se joindre à nous, me suis-je dit. Aucun…" Le cadet ajoute : "Il n’y avait que des jeunes, que des jeunes…" Et l'aîné rappelle : "En 40, on aimait la France, surtout nous, les jeunes. On était fiers de la France. Et pour cette France, on aurait fait n’importe quoi."
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