Vidéo Luxueux train de vie et optimisation fiscale : quand un piratage informatique révèle les petits secrets de Patrick Drahi, le PDG d'Altice

Dans le paradis pour ultra-riches de Niévès, île des Caraïbes où il possède une villa, il avait le projet de rallonger la piste d'atterrissage de l'aéroport pour son jet privé... L'anecdote avait fait grand bruit, même si Patrick Drahi n'a jamais fait étalage de son train de vie. C'est un piratage informatique d'ampleur qui l'a révélé, ainsi que certains autres secrets du milliardaire.

Le 9 août 2022, l'état-major du groupe Altice découvre ce message : "Nous avons infiltré votre réseau informatique (...). Vos données personnelles, rapports financiers et documents importants sont prêts à être divulgués. N'appelez pas la police ou le FBI." Ce sont des hackers russes qui ont dérobé sur le serveur du groupe des centaines de milliers de documents confidentiels. Parmi eux, des mails, des factures, des contrats, relatifs aux affaires de Patrick Drahi, mais aussi à sa vie privée.

Schémas d'optimisation fiscale

Les pirates exigent une rançon de 5 millions et demi de dollars, tout en se disant prêts à étudier une "offre correcte" (c'est ce que l'on peut lire dans un échange avec le groupe Altice que "Complément d'enquête" a pu consulter). Patrick Drahi refuse de payer. Les hackers publient alors sur internet des données qui décrivent notamment des schémas d'optimisation fiscale au profit du milliardaire.

"Clairement, il y a des gens dans son staff qui ne font que ça – c'est-à-dire rechercher les pays les plus avantageux fiscalement – explique le journaliste Antoine Champagne, le premier en France à avoir exploité ces documents.

"C'est un Monopoly géant à l'échelle de la planète. Il n'y a pas de frontières avec Patrick Drahi."

Antoine Champagne, rédacteur en chef du site Reflets info,

dans "Complément d'enquête"

Par exemple, voici comment Patrick Drahi aurait procédé avec ses œuvres d'art. Les documents révèlent qu'il possède une collection exceptionnelle de toiles de Magritte, Picasso, Dali, Fernand Léger... Des dizaines de tableaux auxquels il a offert une nouvelle terre d'accueil lorsque la fiscalité s'est durcie au Luxembourg, où était domiciliée la société qui les détenait... Ce sera une île des Caraïbes pratiquement exonérée d'impôts.

Lors de leur transfert dans une nouvelle société, la valeur de certains tableaux est revue à la baisse pour économiser encore sur l'impôt, comme le révèlent certains échanges de mails au sein de son staff. On voit ainsi une toile de Picasso passer de 27 à 24 millions d'euros...

Extrait de "Patrick Drahi, l'homme qui devait 50 milliards", un document diffusé dans "Complément d'enquête" le 20 juin 2024.