: Vidéo "Toute la France est touchée. Les seuls endroits où il n'y a pas d'Airbnb sont les forêts et les terres agricoles", s'inquiète un lanceur d'alerte
En France, le nombre de meublés touristiques ne cesse d'augmenter, au détriment des locataires de longue durée. Mais il est impossible de se procurer des chiffres précis : Airbnb, leader de ce marché, refuse de communiquer le nombre de locations proposées sur sa plateforme, au prétexte que la société est cotée en Bourse. Un lanceur d'alerte qui documente sa croissance depuis trois ans a procédé par scraping (une technique illégale consistant à aspirer les données d'un site afin de les analyser) pour obtenir une carte de France fourmillant de points représentant chacun une annonce Airbnb. "C'est la varicelle ! Toute la France est touchée. Les seuls endroits où il n'y a pas d'Airbnb, c'est les forêts et les terres agricoles."
Selon lui, le nombre d'annonces Airbnb en France pourrait dépasser le million en 2024, après avoir atteint 850 000 en 2023, contre 650 000 environ deux ans plus tôt... Alors que selon une étude commandée par l'entreprise, seuls 8% des meublés touristiques en France seraient exclusivement dédiés à la location, il estime à 70% la proportion d'annonces qui serviraient à ne "faire que du Airbnb à l'année. Autant de logements en moins pour les habitants, dans des zones parfois envahies d'Airbnb."
Instaurer des quotas, comme à Saint-Malo ?
En attendant des contrôles et des sanctions plus dissuasifs pour les propriétaires, certaines municipalités tentent d'encadrer ces locations. A Saint-Malo, envahie en 2021 par 3 000 locations touristiques (intra-muros, un tiers des logements y étaient convertis), la municipalité a été la première à instaurer des quotas par quartier. La réglementation, votée à l'unanimité, est la plus stricte de France. Ainsi, un propriétaire ne peut plus proposer plusieurs appartements à la location de courte durée : "Aujourd'hui, c'est une autorisation pour une personne et pour trois ans, donc c'est assez, voire très limitatif", explique à "Complément d'enquête" une conseillère municipale.
L'instauration de ces quotas a permis à Saint-Malo de passer de 3 000 à 1 50 meublés touristiques officiellement autorisés. Mais selon notre lanceur d'alerte, près de 400 logements seraient toujours loués sous le manteau, sans autorisation de la mairie...
Extrait de "Airbnb : plus de toit pour toi !", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 11 janvier 2024.
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