"Envoyé spécial" du jeudi 10 octobre 2024

Publié Mis à jour
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Envoyé spécial
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Au sommaire cette semaine : "Home-jacking : péril en la demeure", "Minceur : la piqûre miracle ?", "Les bipeurs annonçaient la guerre", "L'Amérique des trad wives".

Home-jacking : péril en la demeure

Le chiffre fait froid dans le dos : 515 home-jackings en 2023. Près d’un et demi par jour, en hausse de 8% sur un an. Mais c’est surtout la méthode qui choque lors de ces cambriolages particulièrement traumatisants. Pluies de coups, menaces, séquestration : l’essentiel, pour les malfaiteurs, est de provoquer la sidération afin de s’emparer en un temps record de bijoux, de montres ou d’argent liquide. Les victimes sont violentées là où elles se sentaient le plus en sécurité : à leur domicile. L’équipe d’"Envoyé spécial" est partie à la rencontre de personnalités publiques qui en ont été victimes, mais aussi de citoyens lambda qui ne sont pas plus à l’abri. De simples commerçants témoignent à visage découvert de leurs séquelles physiques, et de leur peur de simplement vivre chez eux.

Qui sont ces malfaiteurs d'un nouveau genre qui guettent votre présence à domicile ? L'argent facile obtenu par la violence attire de nouveaux petits voyous, souvent mineurs, recrutés sur les réseaux sociaux par des commanditaires pour faire le sale boulot. Beaucoup compensent leur inexpérience par l'ultra-violence. Selon le ministère de l'Intérieur et son Office central de lutte contre le crime organisé, 40% des affaires seraient élucidées. Mais que se passe-t-il ensuite devant les tribunaux ? Comment réparer les blessures ? "Envoyé spécial" a rencontré l'un de ces "home-jackeurs" qui, depuis sa sortie de prison, tente de se racheter. Violence, traumatisme et reconstruction, enquête sur un nouveau phénomène.

Un reportage de Rémy Vincent, Adèle Latour, Mahé Lhuissier, Anaïs Dupuis et Bassel Hamwi / STP Productions. 

Minceur : la piqûre miracle ?

Et si c’était la recette miracle pour mincir sans effort ? Au départ, l’Ozempic est un médicament destiné uniquement aux diabétiques de type 2. A l’arrivée, des personnes en bonne santé se mettent potentiellement en danger après avoir détourné cet antidiabétique pour maigrir. En France, l’Ozempic, arrivé sur le marché en 2019, est prescrit à plus de 200 000 diabétiques de type 2. Dans la très grande majorité des cas, ce médicament a soulagé leur quotidien tant cette maladie est contraignante. Une injection par semaine est suffisante pour réguler leur diabète.

L’Ozempic est aujourd’hui un succès planétaire, et le laboratoire danois Novo Nordisk – qui l’a mis au point – doit faire face à des tensions d’approvisionnement. Des tensions accentuées par les détournements d’utilisation du médicament à cause de son effet coupe-faim. Sur les plateaux de télévision, des stars d’Hollywood ont même vanté le "miracle" Ozempic pour perdre leurs kilos en trop. Une nouvelle qui s’est ensuite rapidement propagée via les réseaux sociaux, les internautes se refilant leurs bons plans pour se procurer le médicament sous le manteau.

Quelle est l’ampleur de ce marché noir ? Jusqu’où sont capables d’aller celles et ceux qui cherchent à maigrir à tout prix ? Quelles sont les répercussions pour les diabétiques de type 2 qui, eux, ont réellement besoin du médicament ? Si la petite ville de Kalundborg au Danemark, où est fabriqué le principe actif de l’Ozempic, a bénéficié des immenses retombées financières de ce médicament. "Envoyé spécial" montre également les risques encourus pour ceux qui le détournent.

Un reportage de Maureen Alibert, Lucie Rémy, Pierre Duyckaerts, Benjamin Geminel, Alex Gouty, Christophe Astruc et Emmanuel Lejeune / TV Presse Productions. 

Invitée : Adélaïde Boyer, patiente sous Wegovy (le nouveau traitement anti-obésité de Novo Nordisk) en accès précoce.

Les bipeurs annonçaient la guerre

Beyrouth est redevenue une zone de guerre et tout le Liban est au bord du chaos. Tout s'est déclenché le 17 septembre, quand des centaines de bipeurs ont explosé simultanément, faisant 9 morts et près de 2 800 blessés. Ce jour-là, à 15h30 précises, des explosions ont retenti dans tout le pays, et même en Syrie. Des bipeurs, ou pagers, de petits boîtiers des années 1990, étaient piégés. Vingt-quatre heures plus tard, de nouvelles détonations retentissaient : c'étaient des talkies-walkies qui contenaient une charge explosive. Tous ces appareils étaient utilisés par des membres du Hezbollah. Ces attaques n'ont pas été revendiquées mais elles ont été attribuées aux services secrets israéliens.

Rapidement, les raids israéliens ont visé tout l'état-major du Hezbollah pour décimer le mouvement, jusqu'à son chef historique depuis trois décennies, Hassan Nasrallah, éliminé le 27 septembre. Au Liban, le Hezbollah est en quelque sorte un Etat dans l'Etat, à la fois force politique au Parlement et milice qui contiendrait plus de combattants que l'armée libanaise. Et il ne semble pas prêt à capituler, appelant à la résistance, voire à la vengeance. Le Liban risque-t-il de basculer à nouveau dans la guerre civile ? Plus d'un million de personnes ont déjà dû fuir leur maison, un quart de la population libanaise.

Un reportage de Rola Tarsissi, Clément Le Goff, Elodie Delevoye et Marielle Krouk.

L'Amérique des trad wives

Près de dix ans après la vague #MeToo sur Twitter, un autre mot-dièse a fait son apparition sur les réseaux outre-Atlantique, le #tradwives : "femmes traditionnelles". Cette tendance, mise en avant par plusieurs stars d’Instagram, prône un retour strict aux valeurs traditionnelles : la femme reste à la maison et s’occupe du foyer, pendant que l’homme travaille et subvient aux besoins de sa famille. La soumission de la femme à son mari et le rejet du féminisme sont deux piliers forts de ces familles aux répartitions des tâches ultra-genrées. Solie et Andre, un couple de trentenaires catholiques pratiquants, ne peuvent imaginer vivre autrement. Solie ne prend pas de décisions au sein du couple et se plie aux besoins, même intimes, de son mari.

Porté par les réseaux sociaux, leur mode de vie fait aujourd’hui de plus en plus d’émules. Des rassemblements sont même organisés dans tous les Etats-Unis pour les femmes conservatrices. On les y encourage à être de bonnes "femmes au foyer" et à avoir le plus d’enfants possible. Soutenu par le mouvement ultra-conservateur de Donald Trump, les "trad wives" sont aujourd’hui au cœur d’un nouveau projet de société, celui d’une Amérique qui se replie sur elle-même.

Un reportage de Julie Benzoni, Manon Heurtel et Jérôme Prouvost / Kraken Films.

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