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Vidéo Lucie, licenciée pour fautes d’orthographe

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ENVOYE SPECIAL
Envoyé spécial ENVOYE SPECIAL (ELISE LE BIVIC, GERARD LEMOINE / FRANCE 2)
Article rédigé par franceinfo - Hela Khamarou
France Télévisions

"Envoyé spécial" a rencontré Lucie, ex-caissière en supermarché, qui se présente devant les prud’hommes pour faire appel de son licenciement pour faute grave. Elle est coupable d’avoir commis… des fautes d’orthographe ! 

Lucie a perdu son emploi. Motif de son licenciement : elle faisait trop de fautes d’orthographe. En mai dernier, le conseil des prud’hommes a donné raison à son employeur. Elle a fait appel. Accompagnée de son fils, elle se présente au tribunal. 

Lucie était caissière dans un supermarché. Suite à un accident du travail, elle est arrêtée pendant deux ans. Elle est finalement déclarée inapte à son poste. Son employeur lui propose alors un reclassement, comme le prévoit le droit du travail. Pour ce nouveau poste, il lui demande d’effectuer un test d’orthographe. Au total, l’employeur comptabilise 19 erreurs, et la remercie.

La faute, un douloureux prétexte ?

"Je l’ai vécu comme si on me rabaissait, que je n’avais qu’à retourner à l’école et reprendre les bases du français", dit-elle. Une image de cancre difficile à vivre et une épreuve qui l’a plongée dans la dépression. Pour son avocate, le motif du licenciement n’est qu’un prétexte. L’employeur cherchait à mettre fin au contrat de Lucie. Elle affirme par ailleurs que le système de comptabilisation des fautes est erroné. L’employeur aurait relevé les espaces supplémentaires, les virgules en trop, les majuscules manquantes…  "Tout ça, ce n’est pas de l’orthographe. Donc sur 19 fautes, moi, je n’en compte que quatre. On n’a pas la même façon de compter", soutient l’avocate. 

L’avocate qui représentait l’entreprise a refusé de répondre aux questions des journalistes. L’employeur non plus n’a pas souhaité s’exprimer. Le 16 janvier dernier, la justice a finalement donné raison à l’employée. 

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