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Vidéo Patrick Pelloux : "Les assassins n'ont pas gagné"

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 1 min
Envoyé spécial (ENVOYE SPECIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Comment écrire après la tragédie ? Patrick Pelloux, urgentiste et chroniqueur à "Charlie Hebdo", répond à "Envoyé spécial" peu après avoir fini sa chronique dans le numéro 1178, celui qu'on appelle déjà "le journal des survivants". 

Abritée dans les locaux du journal Libération dès le lendemain de la fusillade sanglante à Charlie Hebdo, toute l'équipe de journalistes et dessinateurs s'est remise au travail. Avec un seul mot d'ordre, parvenir à sortir le prochain numéro coûte que coûte. Malgré les demandes d'interviews, malgré les plateaux télé, malgré les allers-retours incessants à la police ou à la morgue, et malgré les visites des politiques tels que Hollande ou Valls et, surtout, malgré les enterrements de leurs amis. 

À un jour du bouclage, Patrick Pelloux rédige les dernières lignes de sa chronique intitulée "Je, tu, il, nous, vous, ils, suis Charlie". Il y raconte "la nécessité de profiter de la vie". Il veut écrire "un texte fédérateur sur l'humanisme". C'est surtout un texte où il interpelle sans cesse ses amis, comme s'ils étaient encore là. 

"On cumule la fatigue, la tristesse, le deuil, le travail"

Une semaine est passée. Quel est désormais le quotidien des survivants ? Patrick Pelloux raconte, tel un bon élève, le visage fatigué, les yeux gonflés par les larmes qui ne coulent plus : "J'ai fait ma chronique, ç'a été épouvantable à écrire. Mais bon, y'a pire ! Après, j'ai géré les enterrements de tout le monde. On cumule la fatigue, la tristesse, le deuil, le travail, et c'est très dur."

A propos de la sortie du numéro des survivants de Charlie Hebdo, il confie : "Oui, je suis content, parce que ça sort et donc ça veut dire que les assassins n'ont pas gagné."

Ce nouveau numéro affiche en couverture une caricature du prophète Mahomet, tenant lui aussi une pancarte "Je suis Charlie", avec pour titre "Tout est pardonné". Le journal s'est déjà vendu à plus d'un million d'exemplaires. Quatre autres doivent suivre. 

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