: Vidéo Pascal Bruckner : les chrétiens d'Orient "victimes collatérales d’une culture européenne et américaine"
Le philosophe Pascal Bruckner était invité sur le plateau de "Mots croisés" autour du thème "La guerre des religions aura-t-elle lieu ?". Il a pointé du doigt le rôle de l'Occident dans la crise que vivent les chrétiens d'Orient face à Daech. Extrait.
Peut-on, comme Jean d'Ormesson le 25 février dernier, dans une interview accordée à Europe 1, dire que les communautés chrétiennes d'Irak – "parmi les plus anciens chrétiens du monde ; presque des contemporains du Christ" – sont "génocidées" ? Sur le plateau de Mots croisés, personne n'a repris ce terme de "génocide", préférant employer celui d'"extermination". Une guerre des mots qui prend tout son sens dans un conflit hautement médiatique et médiatisé.
Le philosophe et écrivain Pascal Bruckner a voulu, quant à lui, rappeler la responsabilité portée par les populations occidentales dans les massacres subis par les chrétiens d'Orient.
L'indifférence de la gauche française
"La cruauté que Daech exerce vis-à-vis des chrétiens n'éveille aucune compassion, aucune sympathie. Lorsqu'en juin-juillet, il y a eu la guerre à Gaza, des milliers de manifestants ont clamé leur solidarité avec les Gazaouis, et c'est tout à fait leur droit. Mais je remarque qu'on peut expulser des centaines de milliers de chrétiens d'Orient et ça n'éveille absolument rien dans le cœur, notamment d'une certaine gauche", déplore-t-il.
Le philosophe propose un élément de réponse pour expliquer ce désintérêt : "Il me semble qu'une des réponses à cette indifférence, c'est qu'au fond, pour nous le christianisme, c'est l'Occident. L'Occident est coupable par nature : il a fait l'impérialisme, le colonialisme ; par conséquent, ce sont des victimes collatérales d'une culture européenne et américaine qu'il faut combattre par tous les moyens. Et par conséquent, on peut se laver les mains si quelques chrétiens se font trucider au Proche et au Moyen-Orient."
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