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Vidéo Pièces à conviction : "Quel a été le rôle d'Alain Lambert dans l'installation de la décharge de Nonant-le-Pin ?"

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Alain Lambert refuse de s'exprimer sur son soutien à la décharge de Nonant-le-Pin
Article rédigé par Claire Berthelemy
France Télévisions

Dans le cadre d'une enquête pour "Pièces à conviction", diffusée mercredi à 23h15, deux journalistes ont rencontré le président du conseil général de l'Orne pour savoir s'il avait appuyé la mise en place de cette décharge polémique. 

Le 22 octobre 2013, les habitants de Nonant-le-Pin (Orne) et des environs ont vu, d'un mauvais oeil, s'ouvrir une décharge fraîchement installée par Guy Dauphin Environnement (GDE). Le site, destiné à stocker des "déchets non dangereux ultimes", fait polémique et est visé par de nombreuses procédures judiciaires et interventions politiques, dont celle d'Alain Lambert, président (UMP) du conseil général de l'Orne.

Les antécédents de GDE 

Deux jours après l'ouverture du site, celui-ci était occupé par un collectif d'opposants. Dans le dossier qui les oppose à l'entreprise de recyclage se serait glissée une absence de prise en compte des risques pour l'environnement. Or, la zone visée est considérée par les éleveurs de chevaux comme l'une des meilleures régions d'élevage. Elle se trouve de plus à proximité du Haras national du Pin, un établissement public dont la création a été fixée par la loi d'avenir pour l'agriculture. Depuis, le tribunal administratif de Caen, dans une décision rendue le 8 juillet, condamne l'État à verser à GDE 700 000 euros d'indemnités pour ne pas avoir fait évacuer le collectif. 

Les antécédents de GDE ne sont pas pour rassurer les opposants de Nonant-le-Pin. Ils ont encore en mémoire l'affaire de Versainville. Dans cette commune du Calvados, des déchets ont été enfouis illégalement entre 2002 et 2006. En 2009, le préfet ordonnait à GDE de récupérer ses déchets. Mais si une plainte a été déposée, elle a été déclarée prescrite le 16 septembre.

Pourtant, selon RTL, une étude de la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire) montrait "la présence, en quantité conséquente, de métaux lourds toxiques, comme du plomb et du zinc, dans des valeurs importantes"

Le silence d'Alain Lambert

Aux interrogations des habitants s'ajoutent des interventions hautement politiques. Notamment celle d'Alain Lambert. Le président (UMP) du conseil général de l'Orne s'est "toujours défendu d'une quelconque intervention dans l'implantation du site de déchets GDE à Nonant-le-Pin". Pourtant, les courriers ci-dessous semblent attester le contraire dans cette affaire qui concerne l'une des plus grosses entreprises de retraitement des déchets français, dont le président du directoire a été mis en examen en février pour complicité d'escroquerie dans le pesage des déchets. En mai 2011, Alain Lambert avait sollicité la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet. Il souhaitait alors que le préfet ne fasse pas appel de la décision de justice administrative.

Il écrivait ainsi : "Je vous remercie de bien vouloir considérer le présent courrier comme un recours hiérarchique afin que vous puissiez faire délivrer, dans les meilleurs délais, l'arrêté de prescriptions qui a d'ores et déjà été mis à jour par la DREAL à la suite du jugement et qui prend en compte les évolutions réglementaires, cet arrêté étant indispensable pour l'installation de l'entreprise."

  (PIÈCES À CONVICTION)

Suite à la réception du courrier du président du conseil général, la ministre ordonne alors au préfet d'autoriser l'ouverture de la décharge. Le 22 juin 2011, elle en informe Alain Lambert en lui précisant qu'elle a "invité le préfet à prendre cet arrêté de prescriptions dans les meilleurs délais".

  (PIÈCES À CONVICTION)

Interrogé par les journalistes Stéphane Girard et Jacques Duplessy dans le cadre du reportage, diffusé mercredi 24 septembre dès 23h15 sur France 3, Alain Lambert refuse de répondre. Il a justifié son attitude auprès de France 3 Basse-Normandie et a affirmé qu'il s'interdit "d'intervenir sur le cours de la justice et  [...] d'infléchir les décisions du gouvernement, quel qu'il soit"

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