Sébastien Abis (Club Déméter) : "La productivité dans le monde agricole est un équilibre fragile entre l'environnement, le social et l'économie"
Sébastien Abis, président du Club Déméter et chercheur associé à l'Iris (institut des relations internationales et stratégiques), était l'invité de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.
Le premier confinement a vu bon nombre de consommateurs français se tournés vers le bio. Une tendance dans le monde agricole qui existe depuis plusieurs années. "L'agriculture biologique en Europe s'est fortement développée depuis une dizaine d'années. C'est un succès chez les consommateurs qui en réclament de plus en plus. Cela représente 5 % de l'ensemble des achats alimentaires", détaille Sébastien Abis. Un chiffre qui reste minoritaire "en partie pour des questions de coûts qu'il ne faut pas négliger. La grande majorité des personnes n'ont pas la capacité financière de dépenser plus pour leur alimentation". Pour le président du Club Déméter, il est nécessaire qu'une politique d'éducation à l'alimentation soit mise en place. "Bien manger, c'est augmenter son espérance de vie. Bien manger, c'est aussi avoir une contribution aux équilibres territoriaux qui nous entourent sur le plan local, national ou européen. Bien manger, c'est aussi avoir du bon sens comme par exemple respecter la saisonnalité des produits."
Mais est-ce qu'une agriculture verte peut rimer avec productivité ? "Oui, selon Sébastien Abis. La politique agricole commune est orientée vers un verdissement de ses pratiques. Les objectifs que la Commission propose à horizon 2030 et la stratégie 'Farm to Fork' dans le cadre du Pacte vert européen auront une capacité à faire en sorte que l'agriculture européenne dans toute sa diversité reste performante." Il insiste : "La productivité, c'est cet équilibre toujours fragile dans le monde agricole entre environnement, social et économie. Il faut réussir à combiner les trois."
Enfin, Sébastien Abis n'est pas inquiet pour la sécurité alimentaire en France et en Europe. "Depuis un an, les mondes agricoles n'ont pas été confinés. Ils ont été au front. Nous n'avons pas connu de problème de logistique ni d'inflation alimentaire. Ce qui a pu être le cas dans beaucoup de pays dans le monde."
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