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Thierry Grégoire (UMIH) sur les pénuries des saisonniers : "Il en manque un peu plus que d’habitude"

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 7 min
: L'éco
Article rédigé par franceinfo - Grégory Vincens
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Thierry Grégoire, Président de l’UMIH Saisonniers, était l’invité de Jean-Paul Chapel ce mercredi 1er juin sur Franceinfo.

Avec 100 000 saisonniers qui manquent aujourd’hui dans le secteur de l’hôtellerie-restauration : "Il en manque un peu plus que d’habitude" affirme Thierry Grégoire, Président de l’UMIH Saisonniers et invité de Jean-Paul Chapel ce mercredi. "Tous les services sont touchés" note-t-il. En cause : un rapport au travail qui aurait changé après la crise COVID : "Les gens veulent de l’équilibre dans leurs vies". Pour attirer du monde la hausse des rémunérations est en tout cas déjà présente : "Avec une valorisation de la grille des salaires à 16 %, c’est loin d’être neutre". Soit 1 650 euros nets par mois. D’après lui, le travail le week-end ainsi que pendant les vacances est inhérent dans le secteur, mais l’organisation du travail (coupures, meilleure rémunération du travail la nuit…) doit évoluer : "Prendre soin de ses salariés, c’est tout aussi important, c’est ça qui est en train de changer" souligne le Président de l’UMIH Saisonniers. Et si cette organisation n’évolue pas, le risque pour les patrons serait un arrêt total de l’activité. Car certains établissements pourraient cet été ne pas ouvrir certains jours (notamment ceux ne pouvant pas composer deux équipes) voire pas du tout. Les clients devront donc s’adapter.  

Selon Thierry Grégoire, le logement est "L’enjeu fondamental, c’est le frein le plus important à la mobilité"  et appelle les pouvoirs publics à agir. Il remarque que l’UMIH a fait de son côté des efforts pour l’hébergement avec une résidence pour saisonniers où le niveau de loyer ne dépasse pas 20 % du salaire net : "On doit savoir loger aussi en priorité nos travailleurs salariés". Pour faire face à ces pénuries, deux autres solutions sont évoquées. D’abord, une tendance d’un retour des seniors sur le marché du travail après un apprentissage des langues qui peuvent occuper par exemple des postes de réception ou pour des raisons financières afin de compléter des pensions modestes. Ensuite, accueillir des travailleurs étrangers : "Aujourd’hui il y a à peu près 4 000-5 000 salariés tunisiens qui sont formés dans les écoles hôtelières qui souhaitent venir en France". Plusieurs pourraient venir en complément des besoins, mais Thierry Grégoire précise : "On se focalise aussi sur des salariés qui vivent dans le territoire, c’est ceux-là qui sont notre priorité à remettre au travail chez nous dans notre secteur d’activité".               

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