Cet article date de plus de trois ans.

Jean-Jacques Morin (DG adjoint d’Accor) : "L’hôtellerie traverse une crise unique et inédite, que j’espère on ne reverra jamais "

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 7 min
Jean-Jacques Morin (DG adjoint d’Accor) : "L’hôtellerie traverse une crise unique et inédite, que j’espère on ne reverra jamais"
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
franceinfo

Comment se porte le secteur hôtelier ? Les annonces d’Emmanuel Macron hier soir sont-elles une bonne nouvelle pour les hôtels ? Jean-Jacques Morin, directeur général adjoint du groupe hôtelier Accor, était l’invité de Jean-Paul Chapel.

Le groupe hôtelier Accor comporte 5000 hôtels dans le monde. Bien qu’ils ne soient pas contraints d'être fermés, l'activité de 300 d'entre eux a été suspendu en France (sur 1600), pénalisés par une forte désaffection. Jean-Jacques Morin, directeur général adjoint donne sa vision de la situation : "Plus tôt aura lieu le déconfinement, mieux cela sera. Notre modèle est fondé sur la libre circulation. Plus les gens peuvent circuler, mieux mon segment peut vivre." Il considère comme une mauvaise nouvelle l'absence de réouverture des restaurants avant le 20 janvier : "C’est une composante significative du chiffre d’affaires d’un hôtel. Venir et ne pas pouvoir se restaurer est très compliqué. La non-activité en montagne est aussi pénalisante, un tiers du chiffres d’affaires de décembre provenant de là."

Dans l’ensemble, ce sont les trois quarts du chiffre d’affaires qui ont été perdus : "Au plus fort de la crise, 4 employé d’Accor sur 5 était sans travail. L’hôtellerie traverse une crise unique et inédite, dont j'espère que l'on ne reverra jamais." Et sur les aides accordées, si Jean-Jacques Morin voit d’un bon œil l’amélioration du fonds de solidarité annoncée hier (20 % du chiffre d’affaires au lieu de 10000 euros actuellement), il estime que les enjeux sont plus grands : "Nous voulons vivre, et pas survivre"

"Pour survivre aujourd’hui et mieux vivre demain, nous développons de nouveaux services dans nos hôtels"

Et comment rebondir après un tel cataclysme économique ? "Depuis sa création il y a 50 ans avec la marque Novotel, le groupe Accor a dans son ADN l’adaptation et la capacité de rebondir. Il est important est que l’on continue à se transformer. La crise a beaucoup d’effets néfastes, mais accélère les transformations. Nous avions développé Wojo, service qui utilise une partie de l’espace de l’hôtel pour travailler (avec wi-fi, boissons, services..). Dans la mouvance du télétravail, cela offre une solution à ceux qui cherchent autre chose que de rester chez eux. Nous en avons 300 aujourd’hui, et la crise permet d’accélérer cette transformation."

Par ailleurs, Accor développe aussi le segment du lifestyle : "C’est un lieu de vie dans lequel il y a des divertissements, des expositions, une restauration de qualité et où il fait bon vivre. C’est une stratégie que l’on continue, car être immobile n’est pas la stratégie d’Accor. Cela va nous permettre d’être le premier opérateur de lifestyle à travers le monde, sur un segment en forte expansionNous utilisons cette phase difficile pour nous préparer" conclue-t-il. "Lorsque la crise se terminera, nous aurons ce dont nous avons besoin pour rebondir. C’est pour cela que nous continuons à nous transformer : pour être prêt quand ce monde se retournera."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.