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Eric Heyer (OFCE) : "On a l'impression que les mesures sont moins fortes et que les ménages et les entreprises commencent à s'adapter à vivre sous confinement"

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 7 min
: L'éco
Article rédigé par franceinfo - Aurore Briffod
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Eric Heyer, économiste à l'OFCE, était l'invité de Stéphane Dépinoy dans la matinale de France Info. 

Un tiers des Français reconfinés pour quatre semaines avec une incitation au télétravail. Eric Heyer revient sur les possibles conséquences économiques des mesures annoncées par le Premier ministre. "Ce n'est pas vraiment un confinement comme celui du mois d'avril qui avait fait plonger l'économie française, elle ne tournait qu'à 70 % de ses capacités. Ce n'est pas non plus le confinement du mois de novembre où il y avait eu une perte d'activité de - 8 %. Pour le moment, ces mesures sont très limitées : on envisage une baisse de -6 % de l'activité." Eric Heyer se montre plutôt optimiste : "Aujourd'hui, on peut considérer que cela va amputer de 0,2 % le PIB français sur l'ensemble de l'année. Cela reste marginale. On a l'impression que les mesures sont moins fortes et que les ménages et les entreprises commencent à s'adapter à vivre sous confinement, à consommer et à produire. Les mesures aujourd'hui impactent moins qu'il y a un an.L'économiste fait tout de même preuve de prudence en évoquant d'autres éventuelles mesures qui pourraient être mises en place dans les prochaines semaines. 

La campagne de vaccination est alors primordiale. "En Europe, nous sommes très en retard. L'enjeu est d'accélérer si l'on veut rouvrir les frontières et circuler plus ou moins normalement en Europe.

L'économiste alerte sur les difficultés que pourraient rencontrer certaines entreprises dans un futur proche. "Aujourd'hui, les chiffres dont on dispose indiquent que les grands perdants seraient les entreprises. Elles auraient perdu 60 milliards de revenus. Cela ne se voit pas encore dans les défaillances d'entreprises car l'Etat a mis en place des prêts garantis. Il est possible que certaines d'entre elles face faillite car elles ne seront pas en capacité de rembourser ces prêts." Si les ménages ont été, en moyenne, relativement épargnés en 2020, il insiste sur les grandes disparités qui existent. "L'Etat a arrosé tout le monde sans faire de différence entre ceux qui étaient en grande difficulté et ceux qui ne l'étaient pas. Il va désormais falloir faire du sur-mesure et cibler les aides."

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