: Vidéo Virginie Pradel : "Jusqu'en 2019, on ne sait pas quelles seront les nouvelles recettes fiscales qui viendront alimenter le budget des communes"
Invitée de Stéphane Dépinoy dans ":L'éco", Virginie Pradel, fiscaliste, donne son analyse sur la suppression de la taxe d'habitation.
"Les 1000 milliards d'€ de prélèvements obligatoires en 2017 prennent tout en compte : impôts, taxes, cotisations, redevances et amendes. On l'explique par le financement des services publics mais aussi par le fait que les gouvernements de François Hollande et François Fillon ont énormément augmenté les impôts entre 2011 et 2016" explique Virginie Pradel.
La question de l'AFP : "Dans le jeu de ping-pong entre Gérald Darmanin et les maires, qui dit vrai sur la taxe d’habitation ?" La fiscaliste répond : "C'est le problème, il n'y a jamais ni de cadeau fiscal ni de miracle fiscal. Quand on supprime un impôt, on en augmente d'autres. Emmanuel Macron a promis de supprimer cette taxe d'habitation pour 80% des français, ce qui devait avoir un coût raisonnable. En définitive, il doit la supprimer pour 100% des ménages. Cela double le montant initial. Il doit trouver des financements pour compenser cette suppression."
"L'Etat se défausse sur les maires. Il a baissé une partie des dotations données aux communes. En plus, il les laisse dans un flou inquiétant. On leur supprime leur première recette fiscale et le gouvernement est incapable de dire, aujourd'hui, par quel impôt ou taxe cela va être remplacé. Jusqu'en 2019, on ne sait pas quelles seront les nouvelles recettes fiscales qui viendront alimenter le budget des communes" explique Virginie Pradel.
Pourquoi les français ne constatent pas de baisse de la taxe d'habitation ? "On a d'autres taxes locales qui ont été créées notamment la taxe inondation créée en 2014 et généralisée en 2018. Elle peut s'élever à 40€ par habitant. Gérald Darmanin dit que c'est en moyenne 200€ économisé par 80% des français. Il oublie de dire que la taxe Gemapi, pour un foyer avec un couple et 3 enfants, peut également s'élever à 200€."
Virginie Pradel conclut : "Aujourd'hui et dans les prochaines années, on se dirige vers un système où les propriétaires seront les seuls à financer les services publics locaux. Ce qui est contestable".
L'interview s'est achevée avec Queen, "We are the champions".
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