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Alimentation : "Le bio n’est pas un objectif en soi" affirme le PDG de Danone

Emmanuel Faber, invité du "8.30 franceinfo", mercredi 16 octobre 2019, estime que le recours à l'agriculture biologique est "un moyen de progresser" pour la multinationale de l'agroalimentaire. 

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Radio France
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Emmanuel Faber, président-directeur général de Danone, invité du "8.30 franceinfo", mercredi 16 décembre 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"J'aimerais pouvoir revendiquer" le statut d'entreprise verte, affirme Emmanuel Faber, invité du "8.30 franceinfo", mercredi 16 octobre. "C'est une transformation permanente. On est leader mondial du bio, on est aussi leader mondial des alternatives végétales au lait", dit le président-directeur général de Danone. "On a beaucoup déconnecté, depuis 50 ans, les modèles alimentaires et les modèles agricoles et il est urgent de les reconnecter ensemble".

Le PDG de la multinationale souligne aussi le rôle de Danone dans la protection de l'eau : "On protège, avec Evian et Volvic, notamment, plus de 200 kilomètres carrés de zones humides dans les bassins versants, avec les agriculteurs, sur les forêts, les champs, les prairies, depuis 20 ans. Ce rôle-là, il est essentiel que des grandes marques le fassent. Ça ne peut pas être juste les petites marques, les petites enseignes. Le local, le bio, tout cela c'est extrêmement important, mais il faut aussi transformer le modèle alimentaire principal."

Aujourd'hui, la part des produits de Danone passée au bio est de 5%

Emmanuel Faber

à franceinfo

Pour Emmanuel Faber, "la question de l'accessibilité de l'alimentation reste importante". Le PDG de Danone défend ainsi un modèle "entre le bio et l'agriculture qui détruit complètement les sols" : l'agriculture régénératrice. "Dans des grandes plaines céréalières, le sol est tellement érodé, il a tellement perdu de matière organique, qu'il n'absorbe que 1 mm de pluie. C'est pareil sur la présence des vers de terre dans le sol. C'est essentiel de reconstruire tout ça, et vous ne pouvez pas reconstruire tout ça en convertissant intégralement l'agriculture au bio. Ce n'est pas possible et je ne crois pas que ce soit nécessaire", affirme-t-il. "Le bio en soi n'est pas pour moi un objectif. C'est un moyen de diversifier, de progresser", justifie Emmanuel Faber.

"Ce qu'on s'est fixé, c'est qu'on aurait, d'ici 2025, 100% de notre agriculture en agriculture régénératrice, c'est à dire qui repart de la biodiversité et de la santé des sols, qui construit du bien-être animal, des revenus durables pour des générations d'agriculteurs et pas seulement celle-ci", annonce le PDG de Danone

Lubrizol : la collecte du lait a repris

Accusé par certains producteurs de lait de ne plus vouloir acheter de lait de Seine-Maritime, après l'incendie de l'usine chimique de Lubrizol, près de Rouen, "c'est juste faux", se défend Emmanuel Faber. "La collecte a redémarré hier [mardi], dès qu'elle a été autorisée", affirme le PDG de Danone.

"On a 50 personnes mobilisées depuis le début de cette crise, y compris en finançant nous-même des analyses complémentaires, en accéléré, pour être sûrs de ce qui allait ressortir de tout ça, à l'égard des 150 de nos 450 producteurs de Normandie en particulier", détaille Emmanuel Faber.

Vivre avec le fait religieux

En pleine polémique sur le port du voile islamique en France, Emmanuel Faber affirme que "la discrimination, en entreprise, il ne peut pas en être question". "Le fait religieux, nous devons vivre avec ça", ajoute le PDG de la multinationale qui opère sur tous les continents. 

"Chaque pays a, vis-à-vis du fait religieux, une tradition qui est différente. On en a une en France qui est très particulière. [Danone] est en Indonésie, qui est un très grand pays pour nous, depuis très longtemps et en Indonésie, il y a des salles de prières dans toutes nos usines", explique Emmanuel Faber.  

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8.30 franceinfo", mercredi 16 octobre 2019 :

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