Ascoval : le gouvernement va demander une expertise privée
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, a fait cette annonce jeudi 25 octobre sur franceinfo.
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, a annoncé, jeudi 25 octobre sur franceinfo, qu'elle allait "demander à Roland Berger, un cabinet d'expertise industriel, de rebalayer tout le dossier [Ascoval] pour nous aider à décider". Le tribunal de Strasbourg a accordé mercredi un délai de deux semaines à l'aciérie Ascoval, actuellement en redressement judiciaire, pour trouver un repreneur. 281 emplois sont menacés.
franceinfo : N'est-il pas temps de réunir tout le monde autour d'une table ?
Agnès Pannier-Runacher : C'est ce que j'ai fait à Valenciennes. Réunir tout le monde, les représentants du personnel, les élus locaux, Xavier Bertrand, Vallourec et les représentants d'Altifort ainsi que les administrateurs judiciaires. Après, j'aimerais qu'on regarde ce qu'on a fait depuis dix mois. Bruno Le Maire négociait de haute lutte un accord qui permettait à l'aciérie de vivre encore 12 mois avec le support de Vallourec, de l'État et de la région. C'est ça qui fait qu'aujourd'hui, l'aciérie est toujours en ordre de marche et peut fonctionner. Ces 12 mois devaient être mis à profit pour trouver un repreneur.
Et maintenant, sachant que le tribunal de Strasbourg va se prononcer le 7 novembre prochain ?
Maintenant chaque jour compte, on est d'accord. Demain, je recevrai l'ensemble des acteurs. On va prendre point à point ce dossier de reprise, parce que notre enjeu est qu'il soit crédible, qu'il y ait des clients, que les clients soient prêts à s'engager sur des volumes et des prix et qu'il y ait des financements. Parce qu'il ne suffit pas de signer un chèque d'argent public pour qu'une usine fonctionne. Il faut qu'il y ait des privés derrière. Vous savez qu'en plus, cet argent public peut être requalifié en aide d'État, c'est-à-dire qu'en gros, il faut le rembourser immédiatement. Dans le détail des financements : Altifort met aujourd'hui 10 millions sur la table, demande 150 millions de financement pour l'ensemble du projet. C'est un projet ambitieux et il faut aller chercher, ces financements et ce ne sera pas juste l'argent public qui va sauver la mise.
Vallourec, dont l'État détient 17%, a-t-il une responsabilité particulière vis-à-vis d'Ascoval comme l'État d'ailleurs ?
Évidemment qu'on a une responsabilité vis-à-vis des 281 salariés. Je comprends leur détresse, je l'ai d'ailleurs vue à Valenciennes mardi dernier et mon objectif est que dans un an, ils aient un emploi, de quelque manière que ce soit. Ceci étant posé, Vallourec, c'est 2 800 emplois en France et Vallourec a fait une perte de 300 millions d'euros au premier semestre. Je crois qu'il faut être responsable, c'est-à-dire trouver des solutions qui ne déshabillent pas Pierre pour habiller Paul. Derrière, il faut que l'aciérie soit un projet vivant. Je ne crois pas que les salariés attendent qu'on leur fasse l'aumône. Ils veulent travailler dans une aciérie qui fonctionne pour un projet qui soit compétitif. On concentre la pression sur Vallourec, alors que le sujet de reprise d'Altifort est un sujet qui concerne la pérennité de l'aciérie. Est-ce qu'ils ont des clients ? Il n'y a pas que Vallourec qui peut être un client. Ce qu'on va faire, c'est demander à Roland Berger, un cabinet d'expertise industriel, de rebalayer tout le dossier pour nous aider à décider.
Est-ce que vous allez être la "madame industrie" du gouvernement ?
Bruno Le Maire m'a confié une mission de reconquête industrielle. Moi, j'ai envie de travailler sur la manière de créer de nouveaux emplois dans l'industrie, de travailler sur des filières. Demain, je vais signer un contrat sur la chimie et on va parler de nouveaux usages bioproduction, etc... Donc oui, "madame industrie" mais aussi "madame industrie du futur".
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